Exercice. Quels sont les parts de l’inné et de l’acquis chez l’homme ?

  • Réponse de Axel KAHN :

Vaste question fort débattue. L’inné est la part de notre personnalité liée à nos gènes transmis par nos parents à la naissance, alors que l’acquis est la part liée à l’environnement : la culture, l’éducation, l’expérience personnelle, etc. L’opposition entre les tenants d’une influence déterminante de l’inné et ceux de l’acquis est largement artificielle. En effet, on peut dire que l’homme a la capacité innée d’acquérir, ce qui fait toute sa spécificité et sa richesse. C’est parce que les gènes humains permettent d’édifier un psychisme humain que l’homme est si sensible aux empreintes laissées par son milieu, en particulier à l’influence de la culture et de l’éducation. Il est certain que les gènes doivent pouvoir intervenir dans telle ou telle caractéristique du cerveau humain, modulant plus ou moins son type de réactivité à l’environnement. Cependant, le modelage par ce dernier jouera à l’évidence un rôle essentiel dans l’édification du psychisme.

  • Vidéo : Joël de Rosnay et la notion d’épigénétique

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65 sujets sur le désirs

L’exercice consistait à regrouper les sujets selon des problématiques communes ou ressemblantes. L’essentiel était de justifier les rapprochements ou les oppositions et de toujours montrer la problématique en question.

1 Accomplir tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie ?
2 Faut-il ne désirer que ce qui est accessible ?
3 Le désir de savoir est-il comblé par la science ?
4 Le désir nous rend-il déraisonnable ?
5 L’objet du désir en est-il la cause ?
6 Nos désirs peuvent-ils être comblés ?
7 Peut-on tout désirer à la fois ?
8 Suffit-il d’avoir ce que l’on désire pour être heureux ?
9 Est-il absurde de désirer l’impossible ?
10 La liberté requiert-elle l’extinction du désir ?
11 Le désir est-il par nature immoral ?
12 Le sujet peut-il échapper à ses désirs ?
13 Ne désirons-nous que ce qui nous manque ?
14 Peut-on désirer ce que l’on possède déjà ?
15 Pouvons-nous faire coïncider nos désirs avec nos devoirs ?
16 Y a-t-il de faux désirs ?
17 Agir moralement, est-ce nécessairement lutter contre ses désirs ?
18 Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?
19 Est-ce le désir de vivre ensemble qui est au fondement des sociétés ?
20 Est-il possible de vivre sans désirs ?
21 Faut-il se méfier de ses désirs ?
22 Le bonheur consiste-t-il à ne plus rien désirer ?
23 Le désir est-il la marque de la misère de l’homme ?
24 Le désir peut-il être comblé ?
25 Les hommes savent-ils ce qu’ils désirent ?
26 Ne désire-t-on que ce que désire autrui ?
27 Nos désirs nous égarent-ils ?
28 Peut-on désirer ce qu’on ne connaît pas ?
29 Pourquoi désirer ce qui n’est pas nécessaire ?
30 Sait-on ce qu’on désire ?
31 Un désir peut-il être coupable ?
32 Est-il raisonnable de vouloir maîtriser tous ses désirs ?
33 Faire son devoir exclut-il tout plaisir ?
34 Faut-il hiérarchiser les désirs ?
35 Faut-il renoncer à ses désirs pour être libre ?
36 Le désir de liberté peut-il conduire à perdre sa liberté ?
37 Le désir fait-il de nous des sujets ?
38 Le désir suppose-t-il autrui ?
39 Ne désire-t-on que ce dont on manque ?
40 Nos désirs s’expliquent-ils seulement par la recherche du plaisir ?
41 Peut-on désirer savoir pour savoir ?
42 Puis-je toujours exprimer ce que je désire ?
43 Tout désir est-il tyrannique ?
44 La force de notre volonté est-elle autre chose que celle de nos désirs ?
45 La liberté est-elle toujours désirable ?
46 Le désir est-il aveugle ?
47 Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ?
48 Ne désire-t-on que ce qui a de la valeur pour autrui ?
49 Peut-on cesser de désirer ?
50 Pourquoi désire-t-on savoir ?
51 Tous nos désirs sont-ils personnels ?
52 Y a-t-il des désirs naturels ?
53 Y a-t-il un sens à parler de désirs inconscients ?
54 Satisfaire ses désirs peut-il rendre malheureux ?
55 Peut-on désirer travailler ?
56 Nos désirs nous appartiennent-ils ?
57 La raison s’oppose-t-elle nécessairement au désir ?
58 La science relève-t-elle du seul désir de vérité ?
59 Le désir de savoir est-il naturel ?
60 Le désir déforme-t-il notre perception du réel ?
69 Le désir est-il un obstacle à la liberté ?
73 Le désir nous condamne-t-il à l’insatisfaction ?
68 Le désir nous éloigne-t-il d’autrui ?
70 Le désir peut-il être désintéressé ?
61 Les exigences de la morale sont-elles compatibles avec nos désirs ?
74 L’hypothèse de l’inconscient rend-elle inutile la recherche d’une maîtrise des désirs ?
76 L’interdit est-il ennemi du désir ?
67 Mes désirs m’appartiennent-ils ?
71 Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ?
62 Nos désirs font-ils obstacle à notre liberté ?
75 Peut-il exister des désirs naturels ?
77 Peut-on désirer autre chose que l’impossible ?
66 Peut-on désirer sans souffrir ?
72 Peut-on vouloir ce qu’on ne désire pas ?
63 Pourrait-on désirer si rien n’était interdit ?
64 Répondre à un désir, est-ce nécessairement le satisfaire ?
65 Suis-je l’esclave de mes désirs ?

 

Schopenhauer. Pourquoi le bonheur fondé sur le désir est-il impossible ?

« Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés ; de plus le désir est long et ses exigences tendent à l’infini ; la satisfaction est courte et elle est parcimonieusement mesurée. Mais ce contentement suprême n’est lui-même qu’apparent ; le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir ; le premier est une déception reconnue, le second est une déception non encore reconnue. La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable. C’est comme l’aumône qu’on jette à un mendiant : elle lui sauve aujourd’hui la vie pour prolonger sa misère jusqu’à demain.  – Tant que notre conscience est remplie par notre volonté, tant que nous sommes asservis à la pulsion du désir, aux espérances et aux craintes continuelles qu’il fait naître, tant que nous sommes sujets du vouloir, il n’y a pour nous ni bonheur durable, ni repos. Poursuivre ou fuir, craindre le malheur ou chercher la jouissance, c’est en réalité tout un ; l’inquiétude d’une volonté toujours exigeante, sous quelque forme qu’elle se manifeste, emplit et trouble sans cesse la conscience ; or sans repos le véritable bonheur est impossible. Ainsi le sujet du vouloir ressemble à Ixion attaché sur une roue qui ne cesse de tourner, aux Danaïdes qui puisent toujours pour emplir leur tonneau, à Tantale éternellement altéré ».

Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation (1818)

1. Travail préparatoire à l’etude du texte schopenhauer

2. Exemple d’une explication du texte de Schopenhauer

Autrui. Travail sur la notion 1

autruiExercice en classe par les élèves de TL

Nous entamons aujourd’hui l’étude d’une nouvelle notion, étude qui doit prolonger notre réflexion sur le sujet. Jusqu’à présent, nous avons surtout évoqué le sujet en tant que moi (ego), et nous avons réfléchi sur la position du sujet dans le monde. Est-il face au monde ? dans le monde ? Est-il être au monde (Merleau-Ponty)?

Le sujet rencontre l’altérité, ce qui n’est pas lui. Nous avons affirmé qu’il se pose comme sujet en s’opposant à ce qui n’est pas lui. Il y a les choses mais il y aussi les êtres qui sont comme lui sujet : autrui.

C’est cette notion que nous allons maintenant travailler.

1. Commençons d’abord par évoquer les idées qui émergent dès que l’on pense à la notion d’autrui.

2. En utilisant la fonction « commentaires », nous partagerons les idées, en prenant soin de prendre en compte celles qui ont déjà été formulées.

3. Poursuivre le travail en formant des petits groupes. Le but étant de faire évoluer les représentations initiales que l’on a sur la notion d’autrui, sans pour autant ouvrir un livre.

Le même exercice a été proposé aux élèves de TES ; il a donné lieu à un enregistrement sur PhiloWebRadio.

Alain. La prise de conscience et ses paradoxes

Didier Maes,  Inspecteur Pédagogique Régional de Philosophie, nous explique un propos d’Alain qui n’a été publié qu’en 1955, soit 4 ans après la mort du philosophe. Texte difficile qui a été déjà donné comme sujet de baccalauréat.

Alain 1868-1951
Alain 1868-1951

« Dans le sommeil, je suis tout ; mais je n’en sais rien. La conscience suppose réflexion, division. La conscience n’est pas immédiate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sensation. Moi et mon sentiment. Moi et mon idée. C’est bien le pouvoir de douter qui est la vie du moi. Par ce mouvement, tous les instants tombent au passé. Si l’on se retrouvait tout entier, c’est alors qu’on ne se reconnaîtrait pas. Le passé est insuffisant, dépassé. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce naïf. Ce moment-là même j’étais autre chose en espérance, en avenir. La conscience de soi est la conscience d’un devenir et d’une formation de soi irréversible, irréparable. Ce que je voulais, je le suis devenu. Voilà le lien entre le passé et le présent, pour le mal comme pour le bien.
Ainsi le moi est un refus d’être moi, qui en même temps conserve les moments dépassés. Se souvenir, c’est sauver ses souvenirs, c’est se témoigner qu’on les a dépassés. C’est les juger. Le passé, ce sont des expériences que je ne ferai plus. Un artiste reconnaît dans ses oeuvres qu’il ne s’était pas encore trouvé lui-même, qu’il ne s’était pas encore délivré ; mais il y retrouve un pressentiment de ce qui a suivi. C’est cet élan qui ordonne les souvenirs selon le temps. »

ALAIN, Manuscrits inédits


La prise de conscience et ses paradoxes… par projeteee

Bergson. « Conscience est synonyme de choix »

Travail donné en classe donné à toutes les classes, avec quelques variantes au niveau des questions.

Sujet : Extrait, de la Conscience et la Vie de Bergson

Qu’arrive-t-il quand une de nos actions cesse d’être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s’en retire. Dans l’apprentissage d’un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu’il vient de nous, parce qu’il résulte d’une décision et implique un choix, puis, à mesure que ces mouvements s’enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns des autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d’autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait ? Les variations d’intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu’il en est ainsi de la conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation, c’est que conscience est synonyme de choix.

1°) Comprendre le texte

  • Bergson, dans ce texte oppose deux façons d’agir, lesquelles ?
  • Pourquoi assimile-t-il les termes « choix » et « création » ?
  • Pourquoi dit-il « conscience signifie mémoire et anticipation » ?

2°) Souligner les enjeux du texte

  • Quel est l’intérêt de penser la conscience en termes de variation d’intensité plutôt qu’en termes de présence et d’absence ?

3°) Examiner les conséquences des thèses

  • Pour avoir le choix, il faut que plusieurs possibilités se présentent à nous. Dire que conscience est synonyme de choix n’est-ce pas affirmer le lien entre la conscience et la liberté ? Pour répondre à cette question, réfléchissez à la notion de création.
  • Quel est le lien entre la conscience et le temps ?

4°) Repérer le thème, la thèse et le problème du texte

  • Quel est le sujet abordé par Bergson ? (thème)
  • Que dit-il de particulier sur le thème ? (thèse + citation)
  • Quelle difficulté Bergson entend-il résoudre ? (problème)

5°) Dégagez de manière précise et détaillée la structure logique du texte

6°) Rédigez une introduction à l’étude de texte