BAC PHILO 2016. Les sujets de philosophie de Polynésie pour la série S.

philobac2016

Sujet 1

Pourquoi les oeuvres d’art nous séduisent-elles ?

Sujet 2

Puis-je me tromper sur mes droits ?

Sujet 3

Expliquer le texte suivant :
Le mouvement de notre corps fait suite au commandement de notre volonté. De cela, nous sommes à tout moment conscients. Mais le moyen par lequel ce résultat est obtenu, l’énergie qui accomplit une opération aussi extraordinaire, c’est de quoi nous sommes si loin d’être immédiatement conscients qu’il faut que cela échappe à jamais à nos recherches les plus diligentes(1).
Car, premièrement, y a-t-il dans toute la nature un principe plus mystérieux que l’union de l’âme et du corps, principe par lequel une substance qui est supposée spirituelle acquiert une telle influence sur une substance matérielle que la pensée la plus subtile est capable de mettre en branle la matière la plus grossière ? Si nous avions le pouvoir, par un voeu secret, de déplacer les montagnes ou de contrôler l’orbite des planètes, cet empire étendu ne serait pas plus extraordinaire ni plus incompréhensible. Mais si la conscience nous faisait apercevoir dans la volonté une énergie ou un pouvoir, nous devrions connaître ce pouvoir ; nous devrions connaître sa liaison avec l’effet ; nous devrions connaître l’union secrète de l’âme et du corps et la nature de ces deux substances, par où l’une est capable d’agir sur l’autre en tant d’exemples.
Deuxièmement, nous ne sommes pas capables de mouvoir tous les organes de notre corps avec une pareille autorité ; et l’expérience est la seule raison que nous puissions invoquer pour une différence aussi remarquable. Pourquoi la volonté a-telle une influence sur la langue et sur les doigts, et non sur le coeur ou sur le foie ? Cette question n’aurait rien d’embarrassant si nous avions dans le premier cas la conscience d’un pouvoir faisant défaut dans le second.

David HUME, Enquête sur l’entendement humain (1748)

(1) Diligentes : développées et perspicaces La connaissance


 

Reprise des visioconférences du Lycée Jean-Pierre Vernant

EEE_2.3Dans le cadre de son Programme Europe, Éducation, École : http://www.projet-eee.eu/ le lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres reprendra à partir du 01 octobre 2015 la diffusion des cours interactifs de philosophie et de littérature, donnés en visioconférence jeudi matin, de 10h10 à 12h00 (Heure de Paris) : http://www.coin-philo.net/eee.15-16.prog.php
En ce qui nous concerne, cela nous fait nous lever tôt à 4h du matin, encore que pour nombre d’entre nous ce n’est pas loin d’être l’heure à laquelle sonne le réveil pour se rendre au lycée. Mais nous aurons l’occasion de profiter de ces cours de qualité en les suivant de manière différée sur Dailymotion à l’adresse suivante :
A noter que c’est Monsieur Jean-Louis POIRIER, Inspecteur général honoraire de philosophie, qui ouvrira cette saison 2015-2016 par une leçon intitulée : VIE PASSIONNÉE ET TRAGÉDIE.

TL. Comment l’âme en vient-elle à recevoir des idées ?

Texte illustrant le cours sur la perception

Ci-dessous un texte du chef de fil de la philosophie empiriste, fameux texte dans lequel il affirme l’âme à l’origine comme une table rase, « tabula rasa » en latin. Dans le cadre de notre cours, cet extrait est particulièrement intéressant dans le sens où il répond à notre question de savoir comment faut-il penser l’articulation entre perception et jugement. Selon, Locke, la perception, manière de sentir et manière d’accompagner de jugements nos sensations, est à l’origine de nos idées. 
John Locke 1632-1704
John Locke 1632-1704

« Supposons donc qu’au commencement l’âme est ce qu’on appelle une table rase, vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle qu’elle soit. Comment vient-elle à recevoir des idées ? Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que l’imagination de l’homme, toujours agissante et sans bornes, lui présente avec une variété presque infinie ? D’où puise-t-elle tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? A cela je réponds en un mot, de l’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances, et c’est de là qu’elles tirent leur première origine. Les observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles, ou sur les opérations intérieures de notre âme, que nous apercevons et sur lesquelles nous réfléchissons nous-mêmes, fournissent à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées. Ce sont là les deux sources d’où découlent toutes les idées que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement. »

John Locke, Essai sur l’entendement

Locke. Au commencement, notre âme comme une table rase

John Locke 1632-1704

Supposons donc qu’au commencement l’âme est ce qu’on appelle une table rase, vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle qu’elle soit. Comment vient-elle à recevoir des idées ? Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que l’imagination de l’homme, toujours agissante et sans bornes, lui présente avec une variété presque infinie ? D’où puise-t-elle tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? A cela je réponds en un mot, de l’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances, et c’est de là qu’elles tirent leur première origine. Les observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles, ou sur les opérations intérieures de notre âme, que nous apercevons et sur lesquelles nous réfléchissons nous-mêmes, fournissent à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées. Ce sont là les deux sources d’où découlent toutes les idées que nous avons, ou que nous pouvons avoir naturellement.

John Locke, Essai philosophique concernant l’entendement humain, Livre II, Chap. I, § 2