BAC PHILO 2016. Les sujets du Liban pour la série ES

philobac2016

Sujet 1 :

Suis-je l’esclave de mes désirs ?

Sujet 2 :

Une société juste peut-elle accepter des inégalités ?

Sujet 3 :

Expliquez le texte suivant :
« Un credo(1) religieux diffère d’une théorie scientifique en ce qu’il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s’attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d’arriver à une démonstration complète et définitive. Mais dans une science évoluée, les changements nécessaires ne servent généralement qu’à obtenir une exactitude légèrement plus grande ; les vieilles théories restent utilisables quand il s’agit d’approximations grossières, mais ne suffisent plus quand une observation plus minutieuse devient possible. En outre, les inventions techniques issues des vieilles théories continuent à témoigner que celles-ci possédaient un certain degré de vérité pratique, si l’on peut dire. La science nous incite donc à abandonner la recherche de la vérité absolue, et à y substituer ce qu’on peut appeler la vérité « technique », qui est le propre de toute théorie permettant de faire des inventions ou de prévoir l’avenir. La vérité « technique » est une affaire de degré : une théorie est d’autant plus vraie qu’elle donne naissance à un plus grand nombre d’inventions utiles et de prévisions exactes. La « connaissance » cesse d’être un miroir mental de l’univers, pour devenir un simple instrument à manipuler la matière. Mais ces implications de la méthode scientifique n’apparaissent pas aux pionniers de la science : ceux-ci, tout en utilisant une méthode nouvelle pour rechercher la vérité, continuaient à se faire de la vérité elle-même une idée aussi absolue que leurs adversaires théologiens (2).

RUSSEL, Science et religion, 1935

Notes :

(1) credo religieux : affirmation d’une croyance
(2) théologiens : ceux qui définissent le contenu de la croyance religieuse


BAC PHILO 2016. Les sujets du Liban pour la série L

philobac2016

Sujet 1 :

Est-on prisonnier de la langue dans laquelle on parle ?

Sujet 2 :

L’esprit doit-il quelque chose au corps ?

Sujet 3 :

Expliquez le texte suivant :
« On décrit souvent l’état de nature comme un état parfait de l’homme, en ce qui concerne, tant le bonheur que la bonté morale. Il faut d’abord noter que l’innocence est dépourvue, comme telle, de toute valeur morale, dans la mesure où elle est ignorance du mal et tient à l’absence des besoins d’où peut naître la méchanceté. D’autre part, cet état est bien plutôt celui où règnent la violence et l’injustice, précisément parce que les hommes ne s’y considèrent que du seul point de vue de la nature. Or, de ce point de vue-là, ils sont inégaux tout à la fois quant aux forces du corps et quant aux dispositions de l’esprit, et c’est par la violence et la ruse qu’ils font valoir l’un contre l’autre leur différence. Sans doute, la raison appartient aussi à l’état de nature, mais c’est l’élément naturel qui a en lui prééminence. Il est donc indispensable que les hommes échappent à cet état pour accéder à un autre état, où prédomine le vouloir raisonnable. »

HEGEL, Propédeutique philosophique (1808)

BAC PHILO 2016. Les sujets de Polynésie en séries Technologiques

philobac2016

Sujet 1 :

Puis-je perdre ma liberté de penser ?

Sujet 2 :

Pour apprécier une oeuvre d’art, suffit-il qu’elle nous plaise ?

Sujet 3 :

« La science commence dès que le savoir, quel qu’il soit, est recherché pour lui-même. Sans doute, le savant sait bien que ses découvertes seront vraisemblablement susceptibles d’être utilisées. Il peut même se faire qu’il dirige de préférence ses recherches sur tel ou tel point parce qu’il pressent qu’elles seront ainsi plus profitables, qu’elles permettront de satisfaire à des besoins urgents. Mais en tant qu’il se livre à l’investigation scientifique, il se désintéresse des conséquences pratiques. Il dit ce qui est ; il constate ce que sont les choses, et il s’en tient là. Il ne se préoccupe pas de savoir si les vérités qu’il découvre seront agréables ou déconcertantes, s’il est bon que les rapports qu’il établit restent ce qu’ils sont, ou s’il vaudrait mieux qu’ils fussent autrement. Son rôle est d’exprimer le réel et non de le juger. »

DURKHEIM, Education et sociologie (1922)

Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.

1. Dégager l’idée principale du texte et les étapes de sa construction.
2. Expliquer :
a) «le savant sait bien que ses découvertes seront vraisemblablement
susceptibles d’être utilisées »
b) « pressent qu’elles seront ainsi plus profitables »
c) « il se désintéresse des conséquences pratiques. »
3. Peut-on rechercher la vérité seulement pour elle-même ?

Bac 2016. Les sujets de philo d’Amérique du nord pour la Série L

Sujet 1

Une vérité scientifique peut-elle être approximative ?

Sujet 2

Peut-on être soi-même devant les autres ?

Sujet 3

« Le royaume de la liberté commence seulement là où l’on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l’extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite. De même que l’homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l’homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de société et le mode de production. Avec son développement s’étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s’élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés, règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. »

Karl MARX, Le Capital (1867)

TL. Ultime devoir type bac avant l’examen

 

BAC-BLANC de PHILOSOPHIE

Série S

 

SUJET 1

Une technique est-elle bonne parce qu’elle est efficace ?

SUJET 2

Faut-il considérer le travail comme un mal nécessaire ?

SUJET 3

« La plus ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la famille. Encore les enfants ne restent-ils liés au père qu’aussi longtemps qu’ils ont besoin de lui pour se conserver. Sitôt que ce besoin cesse, le lien naturel se dissout. Les enfants, exempts de l’obéissance qu’ils devaient au père, le père, exempt des soins qu’il devait aux enfants, rentrent tous également dans l’indépendance. S’ils continuent de rester unis, ce n’est plus naturellement, c’est volontairement, et la famille elle-même ne se maintient que par convention.

Cette liberté commune est une conséquence de la nature de l’homme. Sa première loi est de veiller à sa propre conservation, ses premiers soins sont ceux qu’il se doit à lui-même, et, sitôt qu’il est en âge de raison, lui seul étant juge des moyens propres à se conserver devient par là son propre maître.

La famille est donc, si l’on veut, le premier modèle des sociétés politiques ; le chef est l’image du père, le peuple est l’image des enfants, et tous étant nés égaux et libres n’aliènent leur liberté que pour leur utilité. Toute la différence est que, dans la famille, l’amour du père pour ses enfants le paye des soins qu’il leur rend, et que, dans l’État, le plaisir de commander supplée à cet amour que le chef n’a pas pour ses peuples. »

ROUSSEAU, Contrat social

Révisions BAC 2016. La Liberté

Il sera aujourd’hui question encore d’illusion. Après avoir réfléchi sur la religion de manière à savoir si la religion est un illusion et si finalement cette illusion n’est pas préférable à la rudesse de la vérité, en est-il de même pour la liberté. La liberté est-elle une illusion ? On ne voit pas en quoi elle pourrait l’être, car quand nous nous sentons libres, rien ne semble contrer ce sentiment. Que nous ne soyons pas toujours libres, nous pouvons en convenir aisément, de nombreux obstacles nous empêchent en effet de l’exercer toujours et pleinement, mais quand nous nous sentons libres, nous savons très bien que nous faisons l’expérience même de la liberté. Mais si cette liberté ainsi sentie n’était qu’une illusion ?

La liberté est-elle une illusion ?

Cette émission de France Culture « Les Nouveaux chemins de la connaissance » est en partenariat avec Philosophie Magazine, qui propose un plan détaillé sur le sujet.

Philosophie magazine
Philosophie magazine Crédits : Radio France

Troisième temps, troisième épreuve aujourd’hui de notresemaine spéciale bac blanc de philo, pour vous aider à vous familiariser avec l’épreuve redoutable de philosophie au bac. Dissertation ou explication de texte, vous aurez le choix le jour J, c’est pourquoi cette semaine nous vous proposons deux sujets de dissertation et deux explications de textes, tous les deux corrigés par des professeurs de philosophie, et c’est aujourd’hui Mathilde Marès qui vient plancher sur un sujet typique susceptible de tomber le jour du bac, La liberté est-elle une illusion ?

Position de la problématique :

Afin de savoir si la liberté est une illusion, il nous faudra ainsi nous interroger sur la possibilité de juger de la liberté à l’aune des critères de la vérité et de fausseté, de l’apparence et de la réalité. Si apparence il y a, cette apparence peut-elle être attribuée à la liberté sans faire disparaître en même temps que l’illusion le champ de la décision et de l’action ? L’enjeu de notre devoir sera alors de montrer que la liberté ne peut se faire des illusions sans se perdre qu’à la condition de porter elle-même le masque de la tromperie.

Plan détaillé
I ) Nous chercherons à montrer dans une première partie que la liberté semble échapper au phénomène de l’illusion et apparaît au contraire comme sa condition de possibilité.

A) Pour se faire, nous établirons dans une première sous partie la présence à soi de la conscience qui dans la conscience qu’elle a de sa décision échappe à tout risque de tromperie ou d’erreur. Nous nous appuierons pour se faire sur l’article 39 deS Principes de la philosophie de Descartes.B) Dans un second temps, nous montrerons que loin de s’illusionner, la conscience dans son entreprise de penser est la condition de l’erreur, de la tromperie et de l’illusion. Nous étudierons à cette occasion le doute cartésien et notamment, le passage sur « le malin génie ». Il apparaîtra alors que s’il y a une liberté, c’est précisément une liberté qui s’affirmer au risque même de la tromperie alors même que tout a été jugé faux.C) Il sera alors possible dans une troisième partie d’affirmer de la puissance de l’illusion qu’elle peut être affirmation de la liberté elle-même. Ce sera alors l’occasion de parler de la puissance du « rêve » et de citer, si nécessaire,Matière et Mémoire de Bergson, où le rêve apparaît comme liberté. Texte à préciser.

II) Dans une deuxième partie, nous montrerons qu’un risque d’illusion peut néanmoins apparaître au sein même d’une conscience qui ignore d’où lui viennent ses pensées et ses décisions. La conscience serait ainsi le jouet de déterminismes qui la dépassent.

A) Dans une première sous partie, une étude du film « mon oncle d’Amérique » d’Alain Resnais nous montrera que la conscience ignore les causes « biologiques » qui la déterminent. Un tel film pourra mis être en parallèle avec « la lettre à Schuller » de Spinoza.B) Il faudra alors se demander si la connaissance de ce qui nous détermine en dissipant l’illusion ne dissipe pas également une liberté, qui nous apparaîtrait dès lors comme un songe creux ou vain.C) La troisième partie pourrait alors à montrer que la possibilité d’une liberté demeure d’un point de vue strictement théorétique. Si liberté il y a, ce ne peut être que celle d’une conscience qui dévoile la vérité derrière des apparences trompeuses. A ce titre, la philosophie de Spinoza, mais aussi celle de Descartes (Lettre à Elisabeth) nous apparaîtra comme l’affirmation d’une liberté de connaître le vrai. Réfutation sera ainsi faite la conception qui voit dans la liberté la puissance d’un arbitre indifférent.

III ) Parce qu’une telle conception de la liberté n’est pas sans subordonner le champ de la décision à celui de la connaissance, il sera alors nécessaire de nous demander dans une troisième partie si la liberté peut se conquérir dans une telle entreprise théorique de recherche du vrai. La liberté véritable n’échappe-t-elle pas aux critères de la vérité et de l’erreur en s’affirmant dans le champ pratique de l’action.

A) Dans une première sous partie, il nous faudra ainsi montrer que la liberté entendue comme liberté d’action dépasse la dichotomie de la réalité et de l’apparence, en s’affirmant comme acte qui révèle l’être que je suis dans un structure d’apparaître ou de projet (L’existentialisme est un humanisme , Sartre).B) Si illusion de liberté il y a, ce ne peut être que pour une conscience trompée par un trompeur : soi-même (« mauvaise foi ») ou les autres. A cet égard, le champ de la liberté politique apparaîtra comme le lieu où la représentation que je me fais ou que l’on me donne de ma liberté, peut me masquer le joug auquel je suis soumis.C) Dans une troisième sous partie, cette structure du mensonge à soi ou du mensonge que les autres immiscent au cœur de ma conscience, fera apparaître l’illusion qui se loge de manière constitutive au sein de ma liberté. La liberté comme pro-jet, sera ainsi définie comme écart de soi à soi, qui en même temps qu’il rend possible la responsabilité, me donne la possibilité de me fuir moi-même et de me tromper volontairement sur ma liberté même.

Voltaire. Le fanatisme religieux comme maladie, mais quel remède ?

Nicolas de Largillière, portrait de Voltaire détail
Voltaire 1694-1778

« Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un fanatique novice qui donne de grandes espérances; il pourra bientôt tuer pour l’amour de Dieu.
Barthélemy Diaz fut un fanatique profès. Il avait à Nuremberg un frère, Jean Diaz, qui n’était encore qu’enthousiaste luthérien, vivement convaincu que le pape est l’antechrist, ayant le signe de la bête. Barthélemy, encore plus vivement persuadé que le pape est Dieu en terre, part de Rome pour aller convertir ou tuer son frère: il l’assassine; voilà du parfait: et nous avons ailleurs rendu justice à ce Diaz.
Polyeucte, qui va au temple, dans un jour de solennité, renverser et casser les statues et les ornements, est un fanatique moins horrible que Diaz, mais non moins sot. Les assassins du duc François de Guise, de Guillaume prince d’Orange, du roi Henri III, du roi Henri IV, et de tant d’autres, étaient des énergumènes malades de la même rage que Diaz.
Le plus grand exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe. Guyon, Patouillet, Chaudon, Nonotte, l’ex-jésuite Paulian, ne sont que des fanatiques du coin de la rue, des misérables à qui on ne prend pas garde: mais un jour de Saint-Barthélemy ils feraient de grandes choses.
Il y a des fanatiques de sang-froid : ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n’ont d’autre crime que de ne pas penser comme eux; et ces juges-là sont d’autant plus coupables, d’autant plus dignes de l’exécration du genre humain, que, n’étant pas dans un accès de fureur comme les Clément, les Chastel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu’ils pourraient écouter la raison.
Il n’est d’autre remède à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les moeurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car dés que ce mal fait des progrès, il faut fuir et attendre que l’air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent, pas contre la peste des âmes; la religion, loin d’être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l’esprit l’exemple d’Aod qui assassine le roi Églon; de Judith qui coupe la tête d’Holopherne en couchant avec lui; de Samuel qui hache en morceaux le roi Agag; du prêtre Joad qui assassine sa reine à la porte aux chevaux, etc., etc., etc. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l’antiquité, sont abominables dans le temps présent: ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.
Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage: c’est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l’esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre.
Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?
Lorsqu’une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J’ai vu des convulsionnaires qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s’échauffaient par degrés parmi eux: leurs yeux s’enflammaient, tout leur corps tremblait, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.
Oui, je les ai vus ces convulsionnaires, je les ai vus tendre leurs membres et écumer. Ils criaient: « Il faut du sang ». Ils sont parvenus à faire assassiner leur roi par un laquais, et ils ont fini par ne crier que contre les philosophes.
Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu’ils iraient assassiner tous ceux qu’il leur nommerait. Il n’y a eu qu’une seule religion dans le monde qui n’ait pas été souillée par le fanatisme, c’est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles en étaient le remède; car l’effet de la philosophie est de rendre l’âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par cette fureur infernale, c’est à la folie des hommes qu’il faut s’en prendre. »

Voltaire, Article « Fanatisme », Dictionnaire philosophique portatif, 1764

Récupérons nos petits frères

Annonce par la Préfecture de Guadeloupe et Conférence de presse depuis le lycée de Pointe-Noire lançant la campagne 2014/2015 « Déposez les armes » et présentation du clip musical « Récupérons nos petits frères », réalisé par Livio Bogdan, étudiant en seconde année du BTS audiovisuel du lycée.

« Faisons taire ces larmes qui font verser des larmes », quand la création se met au service d’une cause, quand la jeunesse devient le support et le vecteur d’un appel à la responsabilité citoyenne de tous…

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Guadeloupe. Déposez les armes, toutes les armes

Samedi 20 décembre 2014. Du 20 décembre 2014 au 11 février 2015, une nouvelle campagne « Déposez les armes » est organisée en Guadeloupe. L’objectif de cette opération est de limiter la circulation des armes dans l’archipel en incitant la population à venir déposer volontairement leurs armes en gendarmerie ou au commissariat sans crainte de s’exposer à des poursuites, durant tout le temps de la campagne.

Nombreux sont ceux en effet qui ne souhaitent plus prendre le risque de conserver à leur domicile des armes à feu qui ne leur sont d’aucune utilité et qu’ils détiennent parfois illégalement.

Durant les campagnes de 2013, les dépôts volontaires ont permis de collecter 232 armes à feu et plus de 2500 munitions. Tout un arsenal en moins susceptible d’être récupéré lors de cambriolages et utilisés pour commettre des faits de délinquance.

Il demeure encore cependant en Guadeloupe des actes de violence avec des armes blanches ou des armes à feu. Les vols où des armes sont impliquées sont encore nombreux et il convient de poursuivre les efforts et la mobilisation citoyenne des campagnes de 2013.

Déposez les armes, toutes les armes !

Cette nouvelle campagne 2014-2015 s’inscrit dans la continuité des précédentes mais vise un public plus jeune et insiste sur les dangers à détenir une arme blanche. Si en 2013, beaucoup d’adultes se sont présentés spontanément aux forces de l’ordre pour déposer leurs armes de poing et leurs fusils, peu ont ramené coutelas, couteaux et autres cutters qui peuvent être tout aussi dangereux et en particulier chez les jeunes.

Dans cet esprit, la société de production Songuart a travaillé de concert avec un collectif de jeunes artistes, regroupés sous le label Building Empire production, qui a écrit, composé et interprété un clip musical sur la thématique des « lames qui font couler tant de larmes ».

Ce clip, intitulé « Récupérons nos petits frères » sera le fer de lance de cette nouvelle campagne et devrait permettre de mieux investir les réseaux sociaux. Il a été réalisé par Livio Bogdan, étudiant de la section audiovisuelle du Lycée polyvalent de Point-Noire.

Source

Fare Laurent

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Bergson. « Conscience est synonyme de choix »

Travail donné en classe donné à toutes les classes, avec quelques variantes au niveau des questions.

Sujet : Extrait, de la Conscience et la Vie de Bergson

Qu’arrive-t-il quand une de nos actions cesse d’être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s’en retire. Dans l’apprentissage d’un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu’il vient de nous, parce qu’il résulte d’une décision et implique un choix, puis, à mesure que ces mouvements s’enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns des autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d’autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait ? Les variations d’intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu’il en est ainsi de la conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation, c’est que conscience est synonyme de choix.

1°) Comprendre le texte

  • Bergson, dans ce texte oppose deux façons d’agir, lesquelles ?
  • Pourquoi assimile-t-il les termes « choix » et « création » ?
  • Pourquoi dit-il « conscience signifie mémoire et anticipation » ?

2°) Souligner les enjeux du texte

  • Quel est l’intérêt de penser la conscience en termes de variation d’intensité plutôt qu’en termes de présence et d’absence ?

3°) Examiner les conséquences des thèses

  • Pour avoir le choix, il faut que plusieurs possibilités se présentent à nous. Dire que conscience est synonyme de choix n’est-ce pas affirmer le lien entre la conscience et la liberté ? Pour répondre à cette question, réfléchissez à la notion de création.
  • Quel est le lien entre la conscience et le temps ?

4°) Repérer le thème, la thèse et le problème du texte

  • Quel est le sujet abordé par Bergson ? (thème)
  • Que dit-il de particulier sur le thème ? (thèse + citation)
  • Quelle difficulté Bergson entend-il résoudre ? (problème)

5°) Dégagez de manière précise et détaillée la structure logique du texte

6°) Rédigez une introduction à l’étude de texte

Merleau-Ponty. Nous vivons d’abord dans l’expérience d’autrui

Pourquoi ne pas réviser la philosophie en vous entraînant sur ce texte, proposé aux élèves de la série ES, au Liban, dans le cadre du baccalauréat 2014 ?

Quel est le problème dont il est question dans ce texte ? Quelle est la position de Maurice Merleau-Ponty ? Quels sont ses arguments ? S’oppose-t-il à une thèse ?

  • Vous pouvez en commentaire lien leave a comment , proposer des formulations de problèmes, vos réflexions, …. ou même vos questions…

Merleau Ponty« Nous ne vivons pas d’abord dans la conscience de nous-même – ni même d’ailleurs dans la conscience des choses – mais dans l’expérience d’autrui. Jamais nous ne nous sentons exister qu’après avoir déjà pris contact avec les autres, et notre réflexion est toujours un retour à nous-même, qui doit d’ailleurs beaucoup à notre fréquentation d’autrui. Un nourrisson de quelques mois est déjà fort habile à distinguer la bienveillance, la colère, la peur sur le visage d’autrui, à un moment où il ne saurait avoir appris par l’examen de son propre corps les signes physiques de ces émotions. C’est donc que le corps d’autrui, dans ses diverses gesticulations, lui apparaît investi d’emblée d’une signification émotionnelle, c’est donc qu’il apprend à connaître l’esprit tout autant comme comportement visible que dans l’intimité de son propre esprit. Et l’adulte lui-même découvre dans sa propre vie ce que sa culture, l’enseignement, les livres, la tradition lui ont appris à y voir. Le contact de nous- même avec nous-même se fait toujours à travers une culture, au moins à travers un langage que nous avons reçu du dehors et qui nous oriente dans la connaissance de nous-même. Si bien qu’enfin le pur soi, l’esprit, sans instruments et sans histoire, s’il est bien comme une instance critique que nous opposons à la pure et simple intrusion des idées qui nous sont suggérées par le milieu, ne s’accomplit en liberté effective que par l’instrument du langage et en participant à la vie du monde. »

Maurice MERLEAU-PONTY, Causeries (1948)