BAC 2016. Les sujets de philo d’Amérique du nord pour la Série ES

philobac2016

Sujet 1

L’art peut-il être indifférent au beau ?

Sujet 2

Les hommes vivent-ils en société par intérêt ?

Sujet 3

« L’obligation n’est pas la nécessité. Quand j’abandonne une pierre à elle-même, elle tombe et ne peut pas faire autrement, et quand j’énonce cette loi générale, les corps sont attirés vers le centre de la terre, j’énonce une loi nécessaire en ce sens que les faits qu’elle embrasse ne sauraient en aucune manière s’y soustraire et cela tient à une raison fort simple. Les lois de la physique qui sont nécessaires ne sont guère que la constatation de ce qui se passe. Le physicien observe, expérimente et exprime par une formule générale le résultat de ses observations. Il est donc impossible que les faits se dérobent à la loi puisque la loi exprime les faits. Si un jour un phénomène ou un objet échappait à son influence, cela prouverait qu’elle est fausse, qu’elle n’est pas la vraie. Il faudrait en chercher une autre à laquelle obéissaient même les phénomènes nécessaires. Une loi nécessaire est donc une loi postérieure aux événements qu’elle régit. Elle en est l’expression, la formule et les événements ne peuvent s’y soustraire par la raison très simple qu’elle se borne à les traduire. Il n’en est pas ainsi pour la loi morale. Les lois de la morale sont antérieures aux événements qu’elles prétendent régir et c’est par là qu’elles se distinguent des lois physiques. Cette loi, il ne faut pas voler, n’est pas l’expression abrégée, l’expression générale de ce qui se passe. Il y a des vols et des voleurs ; elle n’indique pas ce qui est mais ce qui devrait être. Ce n’est point un abrégé de la réalité, c’est un idéal qui précède la réalité et auquel la réalité devrait se conformer. De là vient qu’à l’opposé des lois physiques, ces lois de la morale admettent des exceptions. On peut se soustraire à leur influence ; on ne le devrait pas, mais on le pourrait. Et c’est en quoi l’obligation se distingue de la nécessité. »

Henri BERGSON, Leçons de Clermont-Ferrand, 1883

Un objet technique peut-il être beau ?


Un objet technique peut-il être beau ? : 1… by projeteee

Cours interactif de philosophie diffusé en visioconférence le 21 janvier 2016 depuis le Canopé de l’académie de Lille dans le cadre du Programme Europe, Éducation, École : www.projet-eee.eu

 

Texte de Gilbert Simondon

« Les objets techniques ne sont pas directement beaux en eux-mêmes, à moins qu’on n’ait recherché un type de présentation répondant à des préoccupations directement esthétiques ; dans ce cas, il y a une véritable distance entre l’objet technique et l’objet esthétique ; tout se passe comme s’il existait en fait deux objets, l’objet esthétique enveloppant et masquant l’objet technique ; c’est ainsi que l’on voit un château d’eau, édifié près d’une ruine féodale, camouflé au moyen de créneaux rajoutés et peints d’une même couleur que la vieille pierre : l’objet technique est contenu dans cette tour menteuse, avec sa cuve en béton, ses pompes, ses tubulures : la supercherie est ridicule, et sentie comme telle au premier coup d’œil ; l’objet technique conserve sa technicité sous l’habit esthétique, d’où un conflit qui donne l’impression du grotesque. Généralement, tout travestissement d’objets techniques en objets esthétiques produit l’impression gênante d’un faux, et paraît un mensonge matérialisé. Mais il existe en certains cas une beauté propre des objets techniques. Cette beauté apparaît quand ces objets sont insérés dans un monde, soit géographique, soit humain : l’impression esthétique est alors relative à l’insertion; elle est comme un geste. La voilure d’un navire n’est pas belle lorsqu’elle est en panne, mais lorsque le vent la gonfle et incline la mâture tout entière, emportant le navire sur la mer ; c’est la voilure dans le vent et sur la mer qui est belle, comme la statue sur le promontoire. Le phare au bord du récif dominant la mer est beau, parce qu’il est inséré en un point clef du monde géographique et humain. »

Gilbert SIMONDON, Du mode d’existence des objets techniques, 1969, Aubier, pp. 184-186.

Dossier pédagogique : http://www.coin-philo.net//eee.15-16.docs/objet_technique_nadrigny_pauline.pdf


Un objet technique peut-il être beau ? : 2… by projeteee

TL. Problématiques sur l’art

Après quelques recherches nous avons tenté d’établir une liste de questions se rapportant à l’art, au jugement de goût et beau, ainsi que des articulations conceptuelles entre la notion d’art et d’autres notions au programme.

Distinction œuvre d’art et objet technique

  • Dimension esthétique dans des objets techniques => design
  • Une maîtrise technique nécessaire dans la création d’œuvres d’art
  • Une œuvre d’art doit être belle / la production technique vise l’utile

Définition de cette valeur esthétique qu’est le beau

  • Qu’est-ce que le beau ?
  • Une œuvre d’art doit-elle être nécessairement belle ?
  • Doit-elle nécessairement procurer du plaisir ?
  • Peut-il y avoir un art du laid ?
  • La notion de sublime

Art et raison

  • La raison est-elle sollicitée dans l’élaboration d’une œuvre ?
  • Est-ce l’irrationnel qui est à l’œuvre ?
  • Peut-on porter un jugement rationnel sur une œuvre d’art ?
  • La distinction entre le goût et la raison (jugement de goût / jugement rationnel) : y a-t-il une part de rationnel dans le goût ?

Religion et art

  • Liens entre et religion et art ?
  • La religion n’est-elle pas à l’origine de l’art ?
  • L’art ne mime-t-il pas un fonctionnement rituel ?

Politique et art

  • L’art doit-il être au service de la politique ? de l’Etat ? du pouvoir en place ? (propagande)
  • L’art a-t-il un pouvoir subversif ?

L’art comme imitation de la nature

  • (Voir la théorie de la mimèsis)
  • Qu’en est-il de l’art abstrait
  • Imitation / représentation
  • Peut-on aller jusqu’à dire que c’est la nature qui imite l’art ?

L’origine de la création artistique chez l’artiste

  • Imitation des œuvres des autres artistes (imitation des maîtres)
  • L’inspiration
  • Le génie