Autrui. Travail sur la notion 1

autruiExercice en classe par les élèves de TL

Nous entamons aujourd’hui l’étude d’une nouvelle notion, étude qui doit prolonger notre réflexion sur le sujet. Jusqu’à présent, nous avons surtout évoqué le sujet en tant que moi (ego), et nous avons réfléchi sur la position du sujet dans le monde. Est-il face au monde ? dans le monde ? Est-il être au monde (Merleau-Ponty)?

Le sujet rencontre l’altérité, ce qui n’est pas lui. Nous avons affirmé qu’il se pose comme sujet en s’opposant à ce qui n’est pas lui. Il y a les choses mais il y aussi les êtres qui sont comme lui sujet : autrui.

C’est cette notion que nous allons maintenant travailler.

1. Commençons d’abord par évoquer les idées qui émergent dès que l’on pense à la notion d’autrui.

2. En utilisant la fonction « commentaires », nous partagerons les idées, en prenant soin de prendre en compte celles qui ont déjà été formulées.

3. Poursuivre le travail en formant des petits groupes. Le but étant de faire évoluer les représentations initiales que l’on a sur la notion d’autrui, sans pour autant ouvrir un livre.

Le même exercice a été proposé aux élèves de TES ; il a donné lieu à un enregistrement sur PhiloWebRadio.

4 comments

  1. Pour moi, la notion d’autrui évoque deux idées, et deux questionnements :
    1°) Autrui c’est l’autre, il n’est pas moi. C’est quelqu’un d’indéfini, dans le sens où il peut être n’importe qui, contrairement à moi. Moi étant un sujet précis.
    2°) Je vis forcément, de fait, en société, je ne suis pas seul, je ne vis pas seul, et je rencontre nécessairement autrui, avec qui je dois vivre. Autrui est donc l’être avec lequel j’entre en relation.
    3°) Comment autrui me perçoit-il ? Autrui me perçoit-il comme je me perçois ? D’autre part, comment je perçois autrui ? Ma représentation d’autrui correspond-elle à la représentation que l’autre se fait de lui-même ?
    4°) Force est de constater que l’égoïsme existe et que nombreuses sont les personnes qui ne pensent qu’à elles. L’égoïsme « tue » la relation à l’autre. Toute la question est donc de savoir, est-ce que j’ai conscience qu’autrui existe vraiment ? Puis-je raisonnablement ignorer son existence ? ou faire comme s’il n’existait pas ?

    1. Autrui c’est surtout quelqu’un d’autre que moi, différent de moi, avec des qualités et des défauts que je n’ai pas. Autrui se définit donc essentiellement sur la différence. Pour définir autrui, il faut appuyer précisément sur l’altérité. Cela signifie que tous les êtres humains sont différents. Autrement dit chaque personne est unique.
      Alan dit que nous vivons en société, nous sommes en relation. Et si tout le monde est différent et que chacun est unique, se pose alors la question du vivre ensemble, de la difficulté de vivre ensemble. Pouvons-nous bien cohabiter ? La cohésion est-elle possible ? Pouvons-nous être solidaires ? Une société harmonieuse est-elle possible ? Et si j’avais une réponse immédiate à cette interrogation, je dirais que la cohésion ne peut être parfaite mais les différences peuvent cependant être des atouts pour une vie en communauté.

  2. Moi aussi, je reprends volontiers cette idée d’altérité de l’autre. Mais je veux souligner l’importance pour soi de la prise de conscience de cette altérité de l’autre.
    Nous avons conscience de nous-mêmes, nous avons conscience que nous sommes différents des autres. En effet, nous disons « moi je », pour marquer précisément cette différence. Je suis moi et l’autre est autre ! C’est par la prise de conscience de la différence qui me sépare de l’autre que je prends conscience de moi-même, de qui je suis. Pour me saisir moi-même, je suis contraint, apparemment, de passer par ce détour vers l’autre. Ce qui peut sembler paradoxal.
    Autrui apparaît important pour soi. Sans l’autre, je suis presque rien.

  3. Autrui est certes différent de moi, mais on ne peut cependant en rester à cette différence. L’autre est aussi moi. L’autre est aussi un moi. D’ailleurs il dit je ou moi quand il parle de lui. Tout comme il est sujet. Et nous avons de nombreux points communs. D’ailleurs nous pouvons nous parler et nous pouvons nous aimer.

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