Le cours de philo réécrit

Cours 1 : L’homme en question

L’étonnement comme origine de la réflexion philosophique

Par quoi commencer notre réflexion philosophique ? Il existe plusieurs « ressorts » de la philosophie, qui engage sur la voie de la réflexion philosophique, et, il en est un parmi d’autres, la conscience de la mort et la question du sens, le doute et la critique de l’opinion ou encore le doute, qui se trouve à l’origine de toute réflexion philosophique : l’étonnement. Nous nous proposerons donc, de définir ce qu’est l’étonnement, de montrer en quoi il est un excellent démarreur de la réflexion pour se demander ce qui peut susciter le plus notre étonnement afin de commencer notre réflexion.

On peut définir l’étonnement comme la prise de conscience que l’on ne sait pas. L’acte de s’étonner porte la marque de la prise de conscience de son ignorance. Aristote disait que « c’est l’étonnement qui poussa les hommes aux spéculations philosophiques : ils s’étonnèrent d’abord des choses étranges auxquelles ils se heurtèrent. » A la suite du philosophe, on peut considérer l’étonnement comme l’origine de la philosophie et de la science. La prise de conscience de l’ignorance invite à la recherche de la connaissance. Comme le disait le philosophe Karl Jaspers, « l’étonnement engendre l’interrogation et la connaissance ». L’étonnement peut être considéré comme le refus du mythe, puisque l’interrogation qui procède de l’étonnement initial invite au questionnement et à la recherche par les seules ressources de l’hommes sans avoir recours aux puissances mythologiques.

L’étonnement que suscite l’homme invite à la réflexion philosophique

Si l’on considère avec Aristote et Jaspers qu’à l’origine de toute réflexion philosophique il y a l’étonnement, il est alors une question que le philosophe rencontre nécessairement c’est celle qui interroge ce qu’est l’homme, tant celui-ci apparaît aussi étrange et qu’étonnant.

singe
Une maman chimpanzé et son petit

Par exemple, on peut s’étonner de voir une maman chimpanzé se comporter d’une certaine manière envers son petit, si bien que l’on pourra y voir quelque chose comme étant de l’amour et de rencontrer des humains avoir si peu d’égard vis à vis de leur enfant. L’amour n’est-il pas pourtant le propre de l’homme ? Comment comprendre que des animaux puissent avoir des comportements que l’on qualifierait d’humain alors qu’en de nombreuses circonstances on voit l’homme se conduire de manière bestiale ? Comment expliquer que des parents puissent être violents envers leurs enfants ? L’instinct maternel existe-il chez l’homme ?  Et qu’est-ce qui nous distingue réellement des animaux ? Ces animaux qui semblent être à la fois si proche de l’homme et si lointain. Cet étonnement nous invite à poser la question « qu’est-ce que l’homme ? »

instinct maternel
L’instinct maternel existe-t-il vraiment chez les êtres humains ?

On pourrait croire que tous les animaux ont l’instinct maternel y compris l’homme. Or ce comportement a de quoi susciter notre étonnement. Comment une maman peut-elle se comporter de cette manière avec son petit enfant ? Peut-on vraiment parler d’instinct maternel chez les humains ?

C’est l’homme qui sera notre point de départ pour notre réflexion philosophique. Nous allons voir maintenant, que l’interrogation sur l’homme est très importante en philosophie et qu’il n’existe pas de réflexion philosophique sans lien avec elle.

« Qu’est-ce que l’homme ? », question d’importance pour la philosophie

La question « qu’est-ce que l’homme ? » est une question centrale, fondamentale pour la philosophie. Cette question, qui, selon Kant, donne toute sa raison d’être à l’anthropologie, est celle sur laquelle se ramène toutes les questions essentielles de la réflexion philosophique : « Que puis-je savoir ? » ; « Que dois-je faire ? » ; « Qu’est-il permis d’espérer ? »

L’homme un étrange : il apparaît comme un animal parmi d’autre mais comme un animal à part, se présentant sous une telle diversité, et avec une telle complexité en se comportant de manière contradictoire que l’on peine à donner une définition de l’homme.

Mais la science n’est-elle pas plus à même de répondre à la question « qu’est-ce que l’homme ? »

Aujourd’hui, on a tendance à croire que la science a le monopole du discours vrai, que c’est la seule connaissance qui vaille et que la philosophie ne parvient jamais à quelconques certitudes. Autrement dit, on peut être tenté à accorder davantage sa confiance à la connaissance scientifique plutôt qu’à la réflexion philosophique. En ce qui concerne l’homme, n’appartient-il pas aux sciences humaines et à l’anthropologie scientifique de nous apporter des connaissances sérieuses et fiables ? Le problème est que les sciences donne à voir un homme morcelé et il est bien difficile de faire la synthèse de toutes les connaissances scientifiques à son sujet. Ce sont des réalités humaines qui sont certes décrites ou explicitées, sociales, psychologiques, historiques, ethnologiques, linguistiques… et non une unité du concept d’homme. C’est que les sciences, pour des raisons de méthodologie afin de viser l’objectivité et de tourner le dos à toute idéologie, qu’elle ne considère que des aspects de l’humain pouvant donner lieu à des connaissances objectives. Mais l’homme se réduit-il à ce que peut en dire la science ? L’homme peut-il être étudier comme un simple objet, comme n’importe quel phénomène physico-chimique ?

La philosophie, quant à elle, chercher à penser l’homme, à en concevoir une idée afin de penser l’homme dans son unité et dans sa globalité, ce que ne peuvent faire les sciences. Toute la question sera pour nous de savoir quelle conception philosophique pouvons-nous élaborer. Commençons par observer l’humain et voyons ce qu’il donne à penser.

L’homme comme animal à part

L’homme est bien un animal parmi d’autres, mais il est un animal à part. Cet étrange animal est apparu sur terre il y a deux millions d’années. Il s’est mis à parler, à fabriquer des outils, à produire des œuvres d’art, à enterrer ses morts et à inventer des dieux. L’animal est d’emblée particulièrement bien adapté dans son milieu, ses instincts naturels lui permettent de se conserver. Autrement dit, l’animal est un être de la nature. L’homme, sur ce plan, est un animal bien à part, car il apparaît, au contraire, comme contre-nature. Il doit sa survie par une modification de sa part du milieu naturel en environnement humain. Son instinct, inexistant ou inopérant, est remplacé par la réflexion. L’histoire des hommes porte la marque de leurs efforts pour se démarquer de la nature.

Cet environnement humain qu’il crée contre la nature pour survivre fait aussi l’objet de sa part, de destruction. L’homme est capable d’abîmer son environnement. Il ne prend pas toujours soin de ce qui lui permet d’assurer la survie. La pollution en est la parfaite illustration.

L’homme se montre tout aussi capable de détruire sa propre santé par des comportements artificiels. notamment lorsqu’il absorbe toute sorte de substances nuisibles à son intégrité physiques et psychologiques, alcool, tabac, drogues.

Alors que l’instinct animal joue toujours dans le sens de la survie ou de l’adaptation, le comportement humain peut s’avérer néfaste vis à vis de lui-même et à son environnement.

Si la nature apparaît impitoyable par rapport à la fragilité, un oiseau malade ou frêle devient la proie d’un autre animal, l’homme peut porter secours et soin aux plus faibles. Ce qui est relativement inédit sur le plan de la nature.

La diversité humaine

La complexité et les contradiction de l’homme

à suivre…

One comment

  1. Je trouve votre approche très intéressante. Utiliser le prisme de l’étonnement comme origine de la réflexion philosophie, génial! J’attends la suite! 🙂

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