TS. Ne désire-t-on que ce qui est bon ?

Ce qui est bon, n’est-il pas en fait ce que l’on estime bon. Comment savoir que ce que nous prenons comme bon l’est vraiment ? Réflexion sur la valeur de vérité de l’objet du désir estimé bon. Ce qu’on désire est-il nécessairement bon ? Mais tout pourquoi désire-t-on ce qu’on estime bon ? et ce que l’on estime bon ne peut-il pas ne pas l’être ? peut-on même aller jusqu’à désirer ce que l’on estime mauvais, mal ?

I. Pourquoi désire-t-on ce qu’on estime bon ?

  1. Ce qui est bon est ce qu’on estime nécessaire à la survie : il est bon de manger quand on a faim et de boire quand on a soif. Mais ici le désir n’est-il pas confondu avec le simple besoin vital ?
  2. Ce qui est bon est ce qu’on estime nécessaire au bonheur : généralement on désire ce que l’on n’a pas et dont imagine la satisfaction comme source du bonheur. On voit mal comment être heureux sans l’obtention de ce que l’on désire.
  3. Mais ne désire-t-on que cela ? En effet, ne désire-t-on pas parfois ce qu’on estime bon mais qui en réalité ne l’est pas ou encore ne désire-t-on pas ce qui est mauvais parce qu’en fait on ne procède à aucune estimation ? En d’autres termes, n’arrive-t-il pas que l’on se trompe dans l’estimation de ce qui est bon ? et procède-t-on à chaque fois à une évaluation à une estimation de chaque chose que l’on désire ?

II. Ce qu’on estime bon peut ne pas l’être.

  1. On désire ce que l’on estime bon mais qui en réalité ne l’est pas : il y a une divergence entre croire et savoir, entre l’opinion et la connaissance. L’estimation fondée sur l’opinion et sur la croyance peut être fausse.
  2. On désire ce que l’on désire sans procéder à une estimation de l’objet désirer : certains désirs étant inconscients, il n’y a donc aucune estimation faite de leur objet. La conscience n’est ici que le témoin d’un processus inconscient qui lui échappe.
  3. On ne choisit pas ses désirs et de ce fait, il apparaît possible de désirer ce que l’on estime pourtant mauvais.

III. Il est possible de désirer ce que l’on estime mauvais

  1. Le désir se distingue de la volonté, et l’on peut désirer ce que l’on ne veut pas : la volonté peut être impuissante face à la force du désir.
  2. La volonté peut devenir l’allier du désir : on finit par vouloir ce que l’on désire quand bien même ce qui est désiré est de l’ordre du vice. C’est parce que c’est mal qu’on le désire. Le désir de faire mal par exemple. (cf. le sadisme et le masochisme) Le concept de fascination. Vouloir ce qu’on désire. Mais ici une chose devient bonne parce qu’on la désire, quand bien même elle serait mauvaise, surtout quand bien même on la sait mauvaise.
  3. Mais, on peut vivre en soi une situation de conflit entre un désir harcelant vers un vice que l’on exècre et une vertu que l’on vise. Ne pas vouloir ce qu’on désire. Chercher les moyens d’une maîtrise de soi ?

Vers un dépassement du conflit vouloir une vertu / désirer un vice ou bien alors une acceptation de ce que l’on est au fond (Nietzsche). Le bien ?