Hannah Arendt. « Les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules »

cropped-Hannah_Arendt.jpg“Les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules”

Hannah Arendt “La vie de l’esprit”

Phrase à méditer et si Hannah Arendt dit vrai, alors réviser vraiment la philosophie pour l’examen prochain, c’est être pleinement éveillé et lucide.

Réviser vraiment ce n’est pas apprendre par coeur mais penser. Or penser c’est dépasser la simple adhésion à l’opinion, c’est construire toute une réflexion critique à partir d’un problème que l’on aura soigneusement formulé, d’une analyse conceptuelle rigoureuse des notions en présence, d’une argumentation sérieuse et exigence. Il est apparaît donc évident, que penser exige un esprit en éveil que n’a pas le dormeur ou le somnambule.

Alain. « Penser, c’est dire Non »

Alain
Alain 1868 – 1951

« Penser, c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le réveil secoue la tête et dit non. Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit. Qui croit ne sait même plus ce qu’il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien. »

Alain, Propos sur les pouvoirs, « L’homme devant l’apparence », 1924