On admet, en effet, qu’on doit aimer le mieux son meilleur ami, le meilleur ami étant celui qui, quand il souhaite du bien à une personne, le souhaite pour l’amour de cette personne même si nul ne doit jamais le savoir. Or, ces caractères se rencontrent à leur plus haut degré, dans la relation du sujet avec lui-même, ainsi que tous les autres attributs par lesquels on définit un ami : nous l’avons dit en effet c’est en partant de cette relation de soi-même à soi-même que tous les sentiments qui constituent l’amitié se sont par la suite étendus aux autres hommes. Ajoutons que les proverbes confirment tous cette manière de voir : par exemple, « une seule âme » – « ce que possèdent des amis est commun » – « amitié est égalité » – « le genou est plus près que la jambe », toutes réflexions qui ne sauraient s’appliquer avec plus d’à-propos à la relation de l’homme avec lui-même, car un homme est à lui-même son meilleur ami, et par suite il doit s’aimer lui-même par-dessus tout.
Aristote, Ethique à Nicomaque, IX, 8
Il s’agit du tout premier texte soumis à notre étude.
En premier lieu, il s’agit de lire le texte. Plusieurs fois, de manière globale. On prend quelques notes sur ce que l’on pense avoir compris et on relit de manière à voir si ce que l’on a pris en note est adéquate.
- Ensuite, on s’attachera à relire le texte en tâchant de répondre aux questions suivantes :
- De quoi parle le texte (thème) ?
- A quelle question répond l’auteur et quelle en est sa réponse (Thèse ou idée directrice) ?
- Comment l’auteur dit-il ce qu’il dit ? (Comment est construit le texte ?)