TL et TES. Cours du vendredi 12 octobre 2012

Comme les cours ont été suspendus pour des raisons qui sont indépendantes de notre volonté et qu’il convient de préparer le prochain devoir surveillé qui portera sur un texte, je vous propose le cours du jour prévu en ligne ci-dessous.

Reprenons le texte d’Aristote, extrait de l’Ethique à Nicomaque, et au besoin relire le texte et le cheminement proposé dans le cours du 11 octobre 2012. Nous terminerons ici le travail préparatoire déjà commencé afin de pouvoir rédiger la version définitive de l’étude philosophique de ce texte.

Correction de l’exercice

A quelle thèse s’oppose Aristote dans ce texte ?

On ne voit pas dans ce texte, l’expression d’une thèse à laquelle s’oppose Aristote. Cependant, il semble évident qu’il s’oppose à l’opinion commune, à moins que cela soit l’opinion commune qui se heurte à la thèse d’Aristote. Quelle est cette opinion commune ? On considère comme évident l’idée du bonheur comme la satisfaction du désir, c’est-à-dire le bonheur comme l’équivalent du plaisir. Et pourquoi nous faudrait-il renoncer à des petits plaisirs, même éphémères et superficielles ? Ceux-ci n’agrémentent-ils pas nos vies ? Et pourquoi ne pas profiter de ces plaisirs dès lors qu’ils sont à portée de notre main ?

Que faut-il expliquer ?

Proposons-nous ici d’expliquer quelques concepts importants, bien et plaisir, désir et avantage. Nous donnerons une explication plus complète et détaillée ensuite dans un exemple d’étude rédigée.

  • Le bien est préférable au plaisir

On remarque que le bien, notion importante dans ce texte en ce qu’il est se présente comme terme d’une alternative concernant la vie heureuse et dont l’autre terme est le plaisir, n’est pas défini dans le texte. Tout au plus, Aristote en donne-t-il des exemples sur la fin du texte : « voir, se souvenir, savoir, posséder des vertus ». Aristote privilégie le bien au plaisir dans la quête du bonheur, il le valorise relativement au plaisir. Mais qu’est-ce qui fait selon Aristote cette valeur du bien ? Aristote ne nous le dit pas exactement. Il conviendra alors pour nous d’expliciter ce qu’Aristote suggère simplement. On pourra par exemple travailler cette notion de bien associée plus particulièrement à l’idée de vertu (voir l’opposition du bien au vice et son rapport à la morale), comme désignant une satisfaction profonde et stable par opposition au plaisir. C’est d’ailleurs la distinction du bien au plaisir opérée par l’auteur qui nous permettra d’expliquer cette notion de bien. Nous préciserons aussi, que le bien étant essentiel à l’être humain est ce qui se présente comme un avantage pour lui sur le plaisir.

  • Le plaisir est-il satisfaisant ?

Le plaisir est de manière générale considérée comme la satisfaction d’un désir. La question est de savoir si le plaisir est la satisfaction du désir, tout plaisir est-il pour autant désirable et ne désire-t-on que ce va procurer du plaisir ? Le texte part de l’idée commune selon laquelle nous recherchons le plaisir. Il ne s’agit pour Aristote d’affirmer ou de confirmer cette position qui apparaît évidente mais de la remettre en question, ce qui ne va pas sans susciter un certain étonnement. En effet, dans ce texte, notre philosophe remet en question une opinion plus que courante à propos du bonheur, celle qui consiste à le rechercher dans le plaisir, en cherchant à collectionner les plaisirs. Il opère une critique du plaisir, critique indirecte du plaisir. Celui-ci renvoie à l’idée de plaisir perçu comme satisfaction superficielle, éphémère, illusoire, incomplète. Autrement dit le plaisir s’il est une satisfaction, il s’agit d’une satisfaction insuffisante, d’une satisfaction insatisfaisante.

  • Doit-on renoncer aux plaisirs ?

Pour notre part, on peut ne pas déconsidérer le plaisir comme le fait l’auteur. En effet, le plaisirs, les petits plaisirs ne permettent-ils pas d’agrémenter notre existence, de la ponctuer de contentements. Et même si ces petits plaisirs se présentent comme de petits rien pourrait-on s’en passer pour mener une vie bien austère, stricte et rigide ? D’autre part, rechercher une existence entièrement comblé de bonheur par le bien, n’est-ce pas viser une existence incertaine, de poser une cible hors de portée ? Autrement dit les petits plaisirs ponctuant la vie ne sont-ils pas une forme de bonheur et finalement au fondement d’un bonheur possible ? En fait, il n’est pas du tout certain qu’Aristote soit en désaccord avec ce que nous venons de dire, il ne mène pas dans cet texte une campagne anti-plaisir. Non, il ne faudrait pas conclure trop hâtivement que la morale d’Aristote dans ce texte est de condamner le plaisir, on voit bien qu’il suggère l’idée que le plaisir accompagne le bien, mais on ne recherche pas ce dernier parce qu’il est accompagné de plaisir, mais parce qu’il est le bien, seule chose vraiment désirable. D’ailleurs le bien n’est pas nécessairement accompagné de plaisir, et pourtant il est toujours recherché. En fait, Aristote tient seulement à nous mettre en garde contre ce que l’on peut appeler un hédonisme facile, l’hédonisme étant la recherche du plaisir. Il ne convient pas, selon lui, de chercher tête baissée à satisfaire les désirs comme ils arrivent. Nous savons par exemple que l’adulte ne peut pas se satisfaire de plaisirs d’enfants et que des plaisirs déshonorants ne peuvent être désirables. Les plaisirs qui accompagnent la vertu par exemple ne sont-ils pas préférables, et, de ce fait, cela ne signifie-t-il pas que le bien est ce qui comble davantage plutôt que le plaisir et qu’il est ce qui doit être rechercher pour mener une existence heureuse ?

  • Quel est l’objet du désir ?

Le désir est également une notion importante. On définit généralement un désir comme un état qui se fait ressentir comme un manque, une insatisfaction. Le désir est donc vu comme une tension vers un objet dont on imagine qu’il sera source de satisfaction. On peut prendre, pour illustrer cette définition, l’exemple du besoin telle que la faim : La faim étant le désir de se nourrir est ressentie comme un manque que l’on comblera par l’acte de manger. Cet acte procure du plaisir. Dans ce texte, il est à remarquer qu’Aristote prend le désir dans une extension beaucoup plus large. Quel est l’objet du désir pour lui ? Il définit le désir comme ce qui est à l’origine de la recherche du bonheur, il en est la motivation. Ce n’est pas dit dans le texte, mais sans doute faut-il le savoir, la philosophie d’Aristote est un eudémonisme. C’est-à-dire ? Aristote met le bonheur au centre de l’existence de l’homme, il est son but ultime. Autrement dit, le véritable objet du désir de l’homme pour notre philosophe est le bonheur. Toutes nos actions, de manière directe ou indirecte, sont motivées par ce désir fondamental. Et, si le plaisir est la satisfaction d’un désir, il ne comble cependant pas tout le désir et tous les désirs. En effet, et c’est là d’ailleurs que la philosophie d’Aristote extraite de ce texte est intéressante, c’est que nous pouvons désirer des biens qui ne nous font pas forcément plaisir, de même que nous pouvons ne pas désirer ce qui nous fait plaisir, le bonheur étant la finalité ultime de notre existence. N’est-ce pas être sage et sensé que de savoir et rechercher ce qui est bien, c’est-à-dire de savoir ce qui convient à la vie heureuse, plutôt que de rechercher à tout prix tout plaisir ? Le bien n’est-il pas ce qui nous est avantageux ?

  • L’avantage est accordé au bien plutôt qu’au plaisir

Pour bien comprendre la différence bien / plaisir, sans doute nous faut-il étudier l’exemple donné en début de texte qui compare l’ami et le flatteur, ce que nous ferons ultérieurement, et, saisir ce que sont les avantages dont parle Aristote dans son texte, ce que nous allons faire maintenant. La notion d’avantage est sans aucun doute à relier à celle de bien. On peut même parler de synonymie entre ces deux termes. L’avantage est ce qui caractérise le bien par rapport au plaisir. Alors que le bien nous apporte quelque chose de fondamental, le plaisir, quant à lui, peut se révéler, désavantageux. Le plaisir peut en effet être contraire à nos intérêts humains. Le bien nous comble, il a une capacité de complétude que n’a pas l’éphémère et partiel plaisir.

Après avoir analysé les notions importantes et avoir rendu compte les articulations, il conviendrait d’intégrer ces explications en reprenant l’ordre du texte et travaillant les différents exemples que l’auteur donne.

TES. Le bonheur dépend-il de nous ?

Premier sujet de dissertation pour les TES

Le bonheur dépend-il de nous ?

Devoir à rendre pour le 12 octobre 2012

D’ici là un travail progressif et régulier s’impose…

D’ici là, un travail régulier et progressif s’impose.

Première étape : pour jeudi 3 octobre 2012, tenter de comprendre le sujet et à partir de ce que vous pensez avoir compris, écrire tout ce qui vous vient à l’esprit, sans autocensure, il sera temps ultérieurement d’opérer un tri, des choix et d’organiser une pensée cohérente.

Il est possible, dors et déjà, de noter le fruits de vos réflexions ci-dessous.