L’espoir fait-il vivre ?

Une série de 4 émissions des Nouveaux chemins de la connaissance :

« L’espoir fait-il vivre ? »

« L’espoir fait vivre ! » dit-on, ou bien « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! » Que vous donnent à penser ces expressions ?
En cette période de rentrée, je vous propose de réfléchir à cette question, « L’espoir fait-il vivre ? »
Vous pourrez écouter la série des 4 émissions animées par Adèle Van Reeth, diffusées cette semaine sur France Culture. Vous découvrirez la position de différents auteurs, Kierkegaard, Camus, Malraux et Bernanos. L’exercice fécond possible sera de prendre des notes et de partager vos remarques et réactions.

 

L’espoir fait-il vivre ? (1/4): Kierkegaard, au-delà du désespoir
Soren Kierkegaard : lithographie de Neils Christian Kierkegaard

L’espoir fait-il vivre ?

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Kierkegaard, au-delà du désespoir

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Un conseil pour bien commencer cette nouvelle année : désespérez! Parce qu’il ne s’agit pas du tout se morfondre et de se résigner, mais de parvenir à une réelle conscience de soi, première étape du salut. Un premier entretien avec Vincent Delecroix, qui vous expliquera comment distinguer espoir du possible et espérance en l’absurde.

Quand l’espoir est un refuge qui dispense d’agir, disons-le clairement, il est inutile. Croiser les bras et soupirer « j’espère » ne vaut ni un faire, ni une prière. Mais quand il est moteur d’action, quand il permet d’échapper à la résignation, quand il accepte le désespoir et cesse de lutter contre lui, alors l’espoir s’étire et change de rime ; il devient l’espérance.

L’espoir fait-il vivre ? Certainement pas. Mais il peut faire mieux vivre, quand il donne le cœur à l’ouvrage, quand il conduit au courage, et, surtout, quand il n’oublie pas, parfois, de rire de lui-même.


Sisyphe par Titien (1548-1549), Musée du Prado

L’espoir fait-il vivre ?

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Camus : « Il faut imaginer Sisyphe heureux »

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« Il faut imaginer Sisyphe heureux. »

Condamné à une punition inutile et sans espoir, comment ce héros absurde peut-il être heureux ?

C’est que renoncer à l’espoir ne signifie pas céder au désespoir.

Camus nous apprend aujourd’hui à jouir de la vie et ce, malgré les virulentes critiques de Sartre et de Jeanson. Avec Marylin Maeso.

 


André Malraux, par R. Pic / BNF

L’espoir fait-il vivre ?

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Malraux, ou comment échapper à son destin

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Quel est le point commun entre Indiana Jones et André Malraux ?

Au delà de leur goût pour l’expédition archéologique, tous deux embrassent l’aventure humaine et ses imprévus.

Avec le même espoir, nous dit Jean-Claude Larrat :

celui d’échapper au destin imposé par la société.

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Georges Bernanos

L’espoir fait-il vivre ?

4/4

Bernanos, l’espérance d’un curé de campagne

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Si « Le désespoir est la charité de l’Enfer, qu’il sait tout, peut tout, veut tout », comment atteindre alors l’espérance selon Bernanos ? Réponse avec l’invitée Monique Gosselin-Noat.

 

 

 

 


Camus. Une prise de conscience naît d’une révolte

Camus
Albert Camus 1913 – 1960

« Si confusément que ce soit, une prise de conscience naît du mouvement de révolte : la perception, soudain éclatante, qu’il y a dans l’homme quelque chose à quoi l’homme peut s’identifier, fût-ce pour un temps. Cette identification jusqu’ici n’était pas sentie réellement. Toutes les exactions antérieures au mouvement d’insurrection, l’esclave les souffrait. Souvent même, il avait reçu sans réagir des ordres plus révoltants que celui qui déclenche son refus. Il y apportait de la patience, les rejetant peut-être en lui-même, mais, puisqu’il se taisait, plus soucieux de son intérêt immédiat que conscient encore de son droit. Avec la perte de la patience, avec l’impatience, commence au contraire un mouvement qui peut s’étendre à tout ce qui, auparavant, était accepté. Cet élan est presque toujours rétroactif. L’esclave, à l’instant où il rejette l’ordre humiliant de son supérieur, rejette en même temps l’état d’esclave lui-même. Le mouvement de révolte le porte plus loin qu’il n’était dans le simple refus. Il dépasse même la limite qu’il fixait à son adversaire, demandant maintenant à être traité en égal. Ce qui était d’abord une résistance irréductible de l’homme devient l’homme tout entier qui s’identifie à elle et s’y résume. Cette part de lui-même qu’il voulait faire respecter, il la met alors au-dessus du reste et la proclame préférable à tout, même à la vie. Elle devient pour lui le bien suprême. »

Camus, L’Homme révolté