Camus. Une prise de conscience naît d’une révolte

« Si confusément que ce soit, une prise de conscience naît du mouvement de révolte : la perception, soudain éclatante, qu’il y a dans l’homme quelque chose à quoi l’homme peut s’identifier, fût-ce pour un temps. Cette identification jusqu’ici n’était pas sentie réellement. Toutes les exactions antérieures au mouvement d’insurrection, l’esclave les souffrait. Souvent même, il avait reçu sans réagir des ordres plus révoltants que celui qui déclenche son refus. Il y apportait de la patience, les rejetant peut-être en lui-même, mais, puisqu’il se taisait, plus soucieux de son intérêt immédiat que conscient encore de son droit. Avec la perte

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Hegel. D’où vient l’universalité du besoin d’art ?

« L’universalité du besoin d’art ne tient pas à autre chose qu’au fait que l’homme est un être pensant et doué de conscience. En tant que doué de conscience, l’homme doit se placer en face de ce qu’il est, de ce qu’il est d’une façon générale, et en faire un objet pour soi. Les choses de la nature se contentent d’être, elles sont simples, ne sont qu’une fois, mais l’homme, en tant que conscience, se dédouble : il est une fois, mais il est pour lui-même. Il chasse devant lui ce qu’il est ; il se contemple, se représente lui-même.

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TSTI2d. Qu’est-ce qui caractérise l’homme ? Comment le définir ?

« Il n’est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l’amour que d’appeler table une table. Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions[1]. Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait “naturels” et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne

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Que lire pendant les vacances ?

A l’intention de mes futurs élèves de terminale Patience ! La philosophie, c’est pour bientôt ! La grande nouveauté de votre rentrée prochaine en classe de terminale, c’est évidemment la philosophie. Bien souvent en cours d’année scolaire, certains expriment le regret de ne pas avoir été initiés plus tôt à cette matière nouvelle. Aussi, une excellente approche est de lire quelques livres pouvant ouvrir à la réflexion philosophique. Ainsi, vous je vous propose une toute petite sélection d’ouvrages pouvant vous accompagner durant ces vacances que je vous souhaite aussi bonnes qu’enrichissantes. Jeanne Hersch, L’étonnement philosophique, Une histoire de la philosophie, Gallimard, collection

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