Eoliennes a brûler, drones tueurs et concepts incarnés

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 Faut-il brûler les éoliennes ?➤ Certains (et même beaucoup) les trouvent moches. Les autres les considèrent pas si écologiques, et destructrices de la biodiversité. Comment s’y retrouver, dans la polémique pour ou contre les éoliennes ? On fait le point avec la philosophe de l’écologie Virginie Maris, qui insiste sur une nouvelle raison de ne pas les adorer…
L’arrivée des drones tueurs➤ Des drones autonomes de fabrication turque ont été déployés en Libye. Autonomes dans le sens où ils prennent eux-mêmes la “décision” de frapper ou non, libérés des contingences de l’esprit humain. Progrès ou (énorme) danger ? Le philosophe Grégoire Chamayou tire la sonnette d’alarme.
Quand les philosophes donnent l’exemple➤ Ils en donnent même beaucoup, pour rendre claires et sensibles les théories les plus complexes. Les connaître, c’est comprendre comment les concepts s’incarnent… même si la plupart de ces exemples ont été imaginés. À lire aussi pour égayer une copie de bac un peu trop sèche !

Manipulation machiste, violence colombienne, citations philosophiques

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“Mais tu es folle, ma pauvre fille !”➤ Malheureux classique du machisme, considérer qu’une femme est toujours susceptible de sombrer dans la folie est aussi une technique de manipulation : le “gaslighting”.Nous vous expliquons, grâce à Michel Foucault, de quoi il s’agit.
La Colombie peut-elle échapper à la violence ?➤ Depuis plusieurs semaines, les manifestations se succèdent contre la corruption dans un pays marqué par la guerre civile et le trafic de drogue. Elles sont violemment réprimées. La philosophe et spécialiste de la région Angélica Montes Montoya nous éclaire
10 grandes citations décryptées➤ Il y a des phrases de philosophes tellement célèbres qu’on ne se pose même plus la question de leur signification originale. Du “Je pense donc je suis” à “L’existence précède l’essence”, en passant par “On ne naît pas femme : on le devient”, nous vous proposons une petite liste, avec quelques mots d’explication. Vous ne pourrez plus dire comme Socrate : “Je sais que je ne sais rien” ! 

Autisme Asperger, Enfermements psychiatrique, cols philosophique

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Les autistes sont-ils géniaux ?➤ Alors qu’Elon Musk vient de déclarer qu’il est atteint du syndrome d’Asperger, interrogeons l’image, très répandue, de l’autiste solitaire et génial. Est-ce un mythe ou une réalité ? Réponses avec la psychologue Séverine Leduc
Le scandale de l’enfermement psychiatrique➤ C’est un article implacable et très documenté que nous adresse Pierre Vesperini. Le philosophe a enquêté sur le phénomène bien réel des enfermements psychiatriques sans consentement et des maltraitances subies dans les hôpitaux. Un scandale humain qui se déroule sous nos yeux, et que les politiques ne veulent pas voir
Comment aborder les cols “hors-catégorie” de la philo➤ Si, si, il existe une méthode infaillible pour aborder des ouvrages comme la Phénoménologie de la perception ou le Tractatus logico-philosophicus. L’ancien coureur cycliste et philosophe Olivier Haralambon, qui publie Comment lire des livres qu’on ne comprend pas(Premier Parallèle), nous la livre pas à pas. Commencez l’entraînement dès aujourd’hui : en selle !

Friends, Economie, Benzema

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 Retrouvailles des Friends : mais ils sont tous philosophes !➤ Oui, nous vous le démontrons en présentant les personnages de la série (dont un nouvel épisode est diffusé aujourd’hui) sous leur angle le plus inattendu : leur rapport aux autres et au monde. Sous l’égide des stoïciens, de Kierkegaard ou d’Emerson. Pour les fans, mais pas seulement.
Réinventons l’économie➤ C’est ce que proposent l’économiste catholique Gaël Giraud et le philosophe musulman Felwine Sarr dans un livre de dialogues passionnant, L’Économie à venir (Les Liens qui libèrent, 2021), que nous vous invitons à découvrir ici. 
Retour de Benzema : il va y avoir du sport➤ La réintégration du talentueux mais controversé buteur ne plaît pas à tout le monde. Or le jeu n’est-il pas un espace préservé, où la violence de la société est métamorphosée en univers à part ? Explications avec les grands philosophes du jeu et du sport.

Apprentis philosophes confinés, besoin d’aide ou d’un accompagnement ?

Le site de LaPhilo.com était mis en sommeil depuis quelques temps, depuis 3 ans. Les articles étaient, et le sont toujours d’ailleurs, à disposition de tous mais le site ne connaissait plus aucun renouvellement.

En effet, étant destiné principalement à mes élèves pour leur donner l’occasion de travailler en dehors du cours en classe leur réflexion et leur pensée critique, il n’avait plus lieu d’être puisqu’il avait été remplacé par un Espace Numérique de Travail dont s’était doté l’Académie de Guadeloupe dans laquelle j’exerçais. J’ai pu alors proposer à mes élèves un espace virtuel beaucoup plus confidentiel, conformément d’ailleurs, à la réglementation sur les droits et libertés des personnes.

Aujourd’hui, j’ai quitté momentanément mes fonctions d’enseignant, ayant bénéficié d’une mise en disponibilité pour convenance personnelle de manière à réaliser un tour autour du monde en tandem avec ma compagne. Depuis début août 2019, nous avons entamé cette aventure. Mais celle-ci, pour l’instant et depuis un mois, s’est arrêtée nette pour se figer dans un appartement dans la ville de Burgos en Espagne, le temps d’un confinement contraint pour des raisons sanitaires que nous connaissons.

Aussi, pour me rendre utile durant cette période, je peux mettre à disposition, pour les élèves qui le souhaiteraient, mon aide dans leur apprentissage de la philosophie durant cette période de confinement. Je lance ainsi cette proposition sans savoir si elle va être reçue.

Bulle de dialogue

En outre, je tâcherai de poster des articles, durant cette situation inédite qui risque de durer encore quelque temps.

Dans l’attente, prenez soin de vous et des autres.

Bac 2016. Une mention spéciale à la Terminale L du LPO de Pointe-Noire

100pour100Un grand bravo à la classe de terminale L du Lycée de Pointe-Noire. On en avait parlé à plusieurs reprises dans le courant de l’année et vous l’avez fait ! 100% de réussite, et ce dès le premier tour ! Vous pouvez être fiers de vous !

Merci pour cette année, merci pour ce beau dénouement. Profitez bien de vos vacances ! Et faites bon usage de votre baccalauréat.

Votre prof principal et prof de philo

Prix lycéen du livre de Philosophie 2017

prix du livre lycéen


 

Dans un précédent article, nous évoquions « Le Prix lycéen du livre de philosophie » qui avait rendu son verdict en récompensant Revivre de Frédéric Worms pour Revivre. Place maintenant, à la prochaine édition, celle qui va nous intéresser.

Trois ouvrages ont été sélectionnés et seront soumis à nos comités de lecture. Il s’agit de :
La privation de l’intime de Michaël Fœssel
Courir de Guillaume Le Blanc
Philosophie des jeux vidéos Mathieu Triclot

Plusieurs exemplaires de chacun de ces trois ouvrages sont d’ores et déjà commandés par le lycée et nous pourrons dès la rentrée prochaine nous lancer dans l’aventure, une aventure de lecture, d’échanges et de partage et pourquoi pas d’écriture. Si vous en avez la possibilité et le désir vous pouvez vous les procurer et vous lancer dans une lecture de vacances. Pour ma part, et sans vouloir influencer déjà quiconque, j’en ai déjà lu un, c’est celui de Guillaume Le Blanc qui m’a permis de réunir mes deux passions celle de la philosophie et de la course à pied.

Livres sélectionnés pour l’édition 2016/2017

privation de l'intimeMichaël Fœssel, La privation de l’intime, Éditions du Seuil.

Depuis quelques années, les politiques se sont décidés à nous entretenir d’eux-mêmes, en partie pour ne plus avoir à parler de nous. De quoi ces mises en scène de l’intime sont-elles le symptôme ? Ce livre montre que la « pipolisation » n’affecte pas seulement la politique, mais l’intime lui-même qui se trouve dévalué d’être ainsi donné à voir. L’intime désigne l’ensemble des liens qui n’existent que pour autant qu’ils sont soustraits au regard social et à son jugement. Ces liens sont le support d’expériences qui, contrairement à ce que l’on dit le plus souvent, entretiennent un rapport avec la démocratie.
La privation de l’intime est d’abord sa « privatisation », c’est-à-dire sa confusion avec les propriétés du Moi. L’intime n’est pas le privé parce qu’il renvoie à des liens affectifs, amoureux, désirants où le sujet prend le risque de se perdre.
On découvrira que la préservation de l’intime est aussi une manière de ne pas rabattre la démocratie sur une société de propriétaires. Michaël Fœssel interroge les ambivalences de la modernité libérale qui invente l’intime et l’identifie presque aussitôt avec le privé. De là des questions inattendues : la démocratie doit-elle être sensible pour demeurer démocratique ? L’intime peut-il figurer au rang d’idéal commun ? Dans quelle mesure l’amour est-il un sentiment politique ?


courirGuillaume Le Blanc, Courir, Éditions Champs-Flammarion.

Les philosophes ne traitent jamais de la course à pied ; déjà les Grecs faisaient l’éloge de la tortue marcheuse, mais disqualifiaient le vaillant Achille, pris dans la folie de ses enjambées… L’auteur, coureur de fond lui-même, s’oppose ici à cette tradition : en autant de textes qu’il y a de kilomètres au marathon, il va à la rencontre des millions de joggers qui ignorent parfois leur propre sagesse. Il brosse pour cela de nombreux portraits, de Guy Drut aux fuyards des sociétés modernes, en passant par les marathoniens de New York ou d’Amsterdam. Il montre que la course permet de tester les philosophies (si l’on démarre kantien, on finit toujours spinoziste…). Il la ressaisit enfin comme une expérience du temps, et révèle sa vraie nature : la course est l’épreuve d’un pouvoir intérieur.


philo des jeux vidéosMathieu Triclot, Philosophie des jeux vidéos, Éditions Zones.

Vous êtes face à un jeu vidéo. Vous pressez les bonnes touches, vous déplacez la souris, vous appuyez en cadence sur les boutons du pad. Qu’est-ce qui se produit alors ? Quel est cet état si particulier, à la limite du vertige et de l’hallucination, face à l’écran et à la machine ? L’expérience ne ressemble à aucune autre : pas plus à l’état filmique des salles obscures qu’à l’état livresque de la lecture.
De « Space Invaders » à la 3D, depuis les premiers hackers qui programmaient la nuit sur les ordinateurs géants d’universités américaines jusqu’à la console de salon, en passant par la salle d’arcade des années 1970, ce qui s’est à chaque fois inventé, au fil de l’histoire des jeux vidéo, ce sont de nouvelles liaisons à la machine, de nouveaux régimes d’expérience, de nouvelles manières de jouir de l’écran. On aurait tort de négliger ce petit objet. Sous des dehors de gadget méprisable, il concentre en fait les logiques les plus puissantes du capitalisme informationnel. Et ceci parce qu’il tient ensemble, comme aucune autre forme culturelle ne sait le faire, désir, marchandise et information. Les jeux vidéo exhibent la marchandise parfaite du capitalisme contemporain, celle dont la consommation s’accomplit intégralement et sans résidu sous la forme d’une expérience ; une expérience-marchandise branchée en plein cœur de la mise en nombres du monde.
À l’âge de la « gamification généralisée », où le management rêve d’un « engagement total » mesuré par une batterie d’indicateurs, les jeux vidéo fournissent aussi un nouveau modèle pour l’organisation du travail, où l’aliénation s’évanouirait enfin dans le fun.


 

Le philosophe et le boxeur

Mohamed Ali en 1966 – en.wikipedia.org

ali philonenko

Il a voulu être le meilleur et sans aucun doute il l’a été. Le plus grand boxeur de tous les temps s’en est allé. Mais en quoi cela peut-il intéresser la philosophie ? Que peut nous dire la philosophie sur la boxe en général ? Or, il se trouve qu’un philosophe spécialiste de Kant et passionné de boxe a écrit, il y a quelques années, sur Mohammed Ali  ?

Alexis Philonenko, a avant tout pour ce sportif, une admiration sans borne. Dans cette brève mythographie, le philosophe revient sur le parcours de Cassius Clay devenu Mohammed Ali.

Combat après combat, le grand  qui a vécu concrètement avec « l’idée d’être le meilleur ».  »  Ce « nouvel Achille  » ou cet « Apollon noir », ce boxeur converti à l’Islam a forgé lui-même sa légende. Il a martelé sans arrêt qu’il fut et et qu’il restera, le meilleur, « the Greatest ». Il a écrasé tant sous un flot de paroles que de ses coups ses adversaires.

Dans « Un destin américain », paru chez Bartillat en 2007, Alexis Philonenko retrace les moments clés du destin exceptionnel de ce boxeur hors du commun. Avec passion et force, Alexis Philonenko raconte les exploits qui ponctuent cette vie mythique dans l’Amérique des années 1960-1970. Les combats contre Sonny Liston, Joe Frazier ou George Foreman sont décrits avec précision et rigueur. La grandeur de Mohammed Ali est restituée dans toute sa puissance, de même son extraordinaire personnalité, son verbe flamboyant, son caractère inouï. La boxe d’Ali, si aérienne et dansante, était géniale, et Alexis Philonenko en restitue la grâce et la singularité, en retraversant cette odyssée du XXe siècle.

Mohammed Ali : Un destin américain

Faut-il commémorer ou oublier ?

20160529 scénographie Verdun

Est-ce la même chose que de vouloir faire naître ou développer la conscience historique des jeunes et le devoir de mémoire ? Quel est le sens et le but d’une commémoration ? Cela participe-t-il à une conscience et mémoire collective ? Cette mémoire peut-elle raviver des haines ou bien au contraire est-elle le fondement d’une paix authentique et durable ? Oublier ne serait-il pas plus judicieux de manière à tourner des pages, terminer enfin ce grand livre des horreurs et penser un tout autre avenir, une toute autre société ? N’est-ce pas une illusion que de croire que l’on peut prendre des leçons de l’histoire ? Ne croule-t-on pas sous les commémorations sans que l’on puisse voir pour autant des progrès en matière d’humanité ?

Interrogation à poursuivre. Questions à développer. Thèses à échafauder et à discuter. Aller au-delà de toutes polémiques malsaines, pour penser vraiment. Qu’on ne se trompe pas, si certains polémiquent sur le fait que la scénographie des célébrations du centenaire de la bataille de Verdun, conçue par le cinéaste allemand Volker Schlöndorff, était un honteux et désolant, voire blasphématoire spectacle en ce qu’elle faisait courir et danser une jeunesse parmi les tombes et les croix, c’est certainement de la pure et simple récupération politique politicienne. Plus important est de réfléchir sur la nature, le sens et la valeur de l’acte commémoratif tout autant que ses limites. Que dit cet acte ou plus exactement la manière dont on s’y prend pour commémorer, ou encore notre rapport à la mémoire et à l’histoire sur notre société actuelle ?

Vendredi 27 mai en Guadeloupe, on commémorait l’abolition de l’esclavage, dimanche 29 mai on commémorait à Verdun le centenaire d’une bataille, le 6 juin prochain, le débarquement etc. L’occasion nous est donc donnée d’y réfléchir.

Des sujets de philosophie donnés au baccalauréat évoquant cette thématique :

4 dissertations

  • Commémorer le passé, est-ce le connaître ?
  • Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?
  • L’intérêt de l’histoire, est-ce d’abord de lutter contre l’oubli ?
  • Pour se libérer du passé faut-il l’oublier ?

Un texte d’Arthur Schopenhauer

L’usage de la raison individuelle suppose, à titre de condition indispensable, le langage ; l’écriture n’est pas moins nécessaire à l’exercice de cette raison de l’humanité : c’est avec elle seulement que commence l’existence réelle de cette raison, comme celle de la raison individuelle ne commence qu’avec la parole. L’écriture, en effet, sert à rétablir l’unité dans cette conscience du genre humain brisée et morcelée sans cesse par la mort : elle permet à l’arrière-neveu de reprendre et d’épuiser la pensée conçue par l’aïeul ; elle remédie à la dissolution du genre humain et de sa conscience en un nombre infini d’individus éphémères, et elle brave ainsi le temps qui s’envole dans une fuite irrésistible avec l’oubli, son compagnon. Les monuments de pierre ne servent pas moins à cette fin que les monuments écrits, et leur sont en partie antérieurs. Croira-t-on en effet que les hommes qui ont dépensé des sommes infinies, qui ont mis en mouvement les forces de milliers de bras, durant de longues années, pour construire ces pyramides, ces monolithes, ces tombeaux creusés dans le roc, ces obélisques, ces temples et ces palais, debout depuis des millénaires déjà, n’aient eu en vue que leur propre satisfaction, le court espace d’une vie, qui ne suffisait pas à leur faire voir la fin de ces travaux, ou encore le but ostensible que la grossièreté de la foule les obligeait à alléguer ? – Leur intention véritable, n’en doutons pas, était de parler à la postérité la plus reculée, d’entrer en rapport avec elle et de rétablir ainsi l’unité de la conscience humaine.

SCHOPENHAUER, Le Monde comme volonté et comme représentation (1819)

On a passé le bac philo à Washington

201605 bacwashingtonLes élèves scolarisés dans un centre étranger à Washington passent les épreuves du baccalauréat 2016 du 26 mai au 7 juin prochain. Les épreuves de philosophie se sont déroulés vendredi dernier. Nous sommes en attente des sujets. Un moyen pour nous de nous entraîner avant notre épreuve du 14 juin.