Enseignant, professeur certifié de philosophie au lycée de Pointe-Noire Responsable de l'atelier SciencesPo du Lycée Interlocuteur Académique Numérique disciplinaire Professeur Formateur Académique pour le numérique

Joli mois de mai…

J-45

Mai, le mois des révisions

En mai, « Fais ce qu’il te plaît ! » dit le dicton populaire » ; mais s’adressant à un lycéen se préparant au baccalauréat, on pourrait opposer à celui-ci, « En mai, c’est maintenant ou jamais ! ».

Tout au long de ce mois, seront proposer dans le PhiloBlog, mais aussi sur PhiloLine de quoi travailler, s’entraîner.

Bon courage, mais aussi faites-vous plaisir en apprenant.

BAC PHILO : Pondichéry 2016

pondichéry

Les élèves du lycée français de Pondichéry en Inde ont déjà passé leurs épreuves du baccalauréat de manière anticipée par rapport à la métropole et le Guadeloupe. C’était la semaine dernière, du 18 au 22 avril 2016.

Evidemment les sujets ne sont et ne peuvent être les mêmes qu’en métropole et en Guadeloupe, mais ils sont pour nous un bon moyen de préparation et d’entraînement.


Il est possible de télécharger ici les différents sujets.

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SUJETS SERIE L


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SUJETS SERIE ES


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SUJETS SERIE S


 

TL. Travail sur le langage. La notion de dialogue

Une réflexion, menée en classe avec les élèves de TL, à partir des représentations initiales que nous avions émises sur la notion de dialogue dans le cadre d’une réflexion sur le langage. Un enregistrement audio a été réalisé pour l’occasion.

Cliquez sur l’extrait de la carte mentale pour télécharger le fichier pdf pour la visualiser dans son intégralité.

carte mentale dialogue

Voici ce que cela donne en convertissant la carte mentale en tableau :

Le dialogue est propre à l’homme Le dialogue prend plusieurs formes
Le dialogue est un langage universelle
Ancré dans notre culture car il est présent dans notre vie quotidienne
Education
Dialogue expression Le dialogue comme exutoire
Comme moyen d’extérioriser ses sentiments
Est-il notre seul moyen d’expression ?
Moyen servant à s’exprimer avec autrui
Le dialogue comme échange Le dialogue est de manière générale le partage
C’est par le dialogue que l’on peut partager son opinion
Le dialogue et les relations avec autrui Comprendre et se faire comprendre Tenter de comprendre ce qu’on dit à l’autre
Faire comprendre à l’autre ce que l’on veut dire
Interaction sociale Échanger en société
Est-il nécessaire pour se faire accepter dans la société ?
Il permet les échanges entre l’homme la discussion, les moments conviviaux Parler avec respect de l’autre
Nous permet d’être en relation avec l’autre
Avoir un contact avec autrui
Partager
Le dialogue est-il indispensable à autrui ?
Converser, à plusieurs et non tout seul Ne pouvons-nous pas dialoguer sans autrui ?
Au moins deux personnes
Le dialogue comme moyen de comprendre autrui
N’est-il pas toujours influent de ce qu’autrui pense ?
Le dialogue et le conflit Difficulté du dialogue
Le dialogue est-il impossible ?
Dialogue et communication Le dialogue permet la communication
Mieux se faire comprendre
Dialoguer c’est parler Parler pour expliquer
Parler pour travailler
Parler pour obtenir des informations
La parole doit-elle obligatoirement être sous forme de dialogue ?
Les différentes formes dialogue ont-elles le même impact ?
Moyen de communication, dans le but de se faire comprendre
Permet la confrontation des idées
Echange d’idée pour la construction d »une réponse
Dialogue et violence Le dialogue permet-il vraiment de lutter contre la violence ?
Un dialogue ne peut-il pas être violent et/ou générer de la violence ; ou encore dégénérer en violence
Dialogue et connaissance Echange de réflexions subjective visant l’objectivité
Le dialogue comme connaissance Le dialogue comme apport de connaissance
Comme recherche de vérité Il vise à la recherche de la vérité
Mais amène-t-il à la vérité ?
Connaissance de soi et connaissance d’autrui Comme moyen de réflexion Le dialogue comme aptitude à utiliser les mots de façon réfléchie
Mieux se connaître
En dialoguant, le dialogue nous permet-il de mieux connaitre autrui ?

Le langage n’exprime-t-il que ce que l’on veut communiquer ?

Travail individuel de réflexion sur le sujet suivant : « Le langage n’exprime-t-il que ce que l’on veut communiquer ? » puis mise en commun. Travail relativement libre.

SUJET 1 : Le langage n‘exprime-t-il que ce que l’on veut communiquer ?

  • Définition du langage : qu’est-ce le langage ?
    • Le sujet nous demande de définir ce qu’est le langage, on comprend alors que cette définition devra être progressive ;
    • D’autre part, s’il s’agit de définir le langage le danger est de faire un exposé prétendant le faire : ne pas oublier de disserter => il faut un problème
    • Ce problème doit concerner la finalité du langage, si le langage est un outil pour nous exprimer, parvenons-nous à nos fins, à savoir exprimer ce que l’on veut communiquer, est-il un bon outil pour cela, ou bien….
    • On peut partir de ce que propose déjà le sujet, ce qu’il présuppose…
  • Présupposé :
    • Le langage exprime ce que l’on veut communiquer
    • Le langage est de l’ordre de l’expression ; le langage exprime : le langage est un moyen d’expression.
    • On veut communiquer quelque chose (volonté, conscience, maîtrise)
    • Mais la question est de savoir si l’on y parvient
  • Question : si le langage exprime ce que l’on veut communiquer, n’est-il que cela? N’est-il pas aussi autre chose? Le langage n’exprime-t-il pas autre chose que ce que l’on veut communiquer ? Le langage n’exprime-t-il pas ce que l’on ne veut pas communiquer ? Ce que l’on veut laisser cacher (secret) ; ce que l’on n’avait même pas penser communiquer ?

N’y a-t-il pas quelque chose qui échappe…. ? (inconscient, on ne maîtrise pas tout…) A supposer que le langage ne nous permet pas toujours d’exprimer ce que l’on veut communiquer, cela signifie-t-il que l’on doit reprocher au langage de mal s’exprimer ou bien doit-on plutôt en voir les raisons plutôt du locuteur lui-même. Est-ce l’outil qui peut ne pas être bon ou bien est-ce son utilisateur qui peut avoir des difficultés à l’utiliser ?

 

Moi et l’autre : par la parole => me faire comprendre de l’autre ; mais comment se fait-il que l’autre ne me comprend pas toujours ? Est-ce de son côté ou est-ce du mien que se pose le problème ?

  • Notions à travailler (dans le travail préparatoire d’abord):
    • Langage
    • Expression => une pensée en soi à sortir hors de soi : ex-pression
    • Communication => relation avec autrui, mon semblable avec qui je peux faire communauté, avec qui j’ai quelque chose en commun (communication) / la communication comme information /
    • Echanges
    • Volonté (désir ? pourquoi pas ! mais risque de complexifier davantage la réflexion en nous éloignant du langage !)
    • Conscience (pensée) / Inconscient (maîtrise / non maitrise)
    • Secret / révélation (malgré tout) => Ce que l’on veut exprimer et ce que l’on ne veut pas exprimer (à des fins de communication) à autrui…
    • Trahison => le langage qui pourrait trahir notre pensée (voir les deux sens de la trahison)
    • Le sens et l’insensé
  • Recourir au langage, est-ce renoncer à la violence ?
  • Le langage trahit-il la pensée ?
  • Notre vision du monde doit-elle quelque chose au langage ?

Nietzsche. « Ne venez pas me parler de dons naturels ».

Nietzsche
Nietzsche 1844-1900

Ne venez surtout pas me parler de dons naturels, de talents innés ! On peut citer dans tous les domaines de grands hommes qui étaient peu doués. Mais la grandeur leur est venue, ils se sont faits « génies » (comme on dit), grâce à certaines qualités dont personne n’aime à trahir l’absence quand il en est conscient ; ils possédaient tous cette solide conscience artisanale qui commence par apprendre à parfaire les parties avant de se risquer à un grand travail d’ensemble ; ils prenaient leur temps parce qu’ils trouvaient plus de plaisir à la bonne facture du détail, de l’accessoire, qu’à l’effet produit par un tout éblouissant. Il est facile, par exemple, d’indiquer à quelqu’un la recette pour devenir bon nouvelliste, mais l’exécution en suppose des qualités sur lesquelles on passe en général en disant : « je n’ai pas assez de talent ». Que l’on fasse donc cent projets de nouvelles et davantage, aucun ne dépassant deux pages, mais d’une précision telle que chaque mot y soit nécessaire ; que l’on note chaque jour quelques anecdotes jusqu’à savoir en trouver la forme la plus saisissante, la plus efficace, que l’on ne se lasse pas de collectionner et de brosser des caractères et des types d’humanité, que l’on ne manque surtout pas la moindre occasion de raconter et d’écouter raconter, l’oeil et l’oreille attentifs à l’effet produit sur les autres, que l’on voyage comme un paysagiste, comme un dessinateur de costumes, que l’on extraie d’une science après l’autre tout ce qui, bien exposé, produit un effet d’art, que l’on réfléchisse enfin aux motifs des actions humaines, ne dédaigne aucune indication qui puisse en instruire, et soit jour et nuit à collectionner les choses de ce genre. On laissera passer une bonne dizaine d’années en multipliant ces exercices, et ce que l’on créera alors en atelier pourra se montrer aussi au grand jour de la rue.

NIETZSCHE, Humain, trop humain