Révisions BAC Philo 2016. Stage intensif : Séance 2/3

révision bac2016

Séance du Samedi 4 juin 2016 (de 8 à 12h) 

Deux parties aujourd’hui, une première qui prolonge la première en ce qui concerne la dissertation et la seconde qui sera consacrée à l’étude de texte.

Hier nous avons vu qu’il nous appartient de donner du sens au sujet et de le rendre intéressant. Pour ce faire il nous a fallu montrer en quoi l’analyse du sujet doit permettre de montrer le caractère paradoxal de tout sujet de dissertation, c’est-à-dire de mettre en évidence le préjugé qu’il conviendra de critiquer pour proposer une thèse prenant en compte cette critique. Nous avons vu que la problématique est ce qui permet de parvenir à la fameuse troisième partie du développement. Aujourd’hui, il nous faudra particulièrement travailler la construction de la démarche de développement, qu’on appelle communément le plan. Nous verrons les mauvais plans qu’il faut absolument éviter et les bons plans qui découlent du problème dont il est question, de l’élaboration de la problématique. Nous avons vu hier un aperçu d’un bon plan possible : 1 Préjugé ; 2 Critique du préjugé ; 3 Critique de la critique et proposition de réponse au problème. Comme hier, nous adopterons la même méthode, à savoir en aucun cas donner une théorie préalable qu’il faudrait appliquer mais de travailler la méthode par la pratique, donc l’entraînement.

La seconde partie de la séance sera consacrée au texte et nous proposerons trois texte à travailler : un en classe et les deux autres à travailler à la maison pour la dernière séance de révision, lundi 6 juin 2016 prochain.

Révision BAC 2016 : La dissertation philosophique

La méthode par la pratique

2. La question du bon plan et de la structure générale d’une dissertation 

Exercice 8 : proposer un plan pour les sujets suivants

  • Le développement de la technique obéit-il à une fatalité ?
  • Le travail n’est-il, pour l’homme, qu’un moyen de subvenir aux besoins ?
  • Faut-il vivre pour autrui ?
  • Peut-on être libre et heureux ?
  • Toute vérité est-elle bonne à dire ?
  • Le moi est-il vraisemblable ?
  • Faut-il oublier son passé pour se donner un avenir ?

Exercice 9 : Verbalisation : Quelles sont vos difficultés pour construire un plan ? Les plans que vous avez construits sont-ils selon vous satisfaisants ? Explicitez.

Exercice 10 : Qu’est-ce qu’un bon plan, selon vous ?

Exercice 11 : Sujet : Est-il raisonnable de croire en Dieu ?

A partir d’une analyse du sujet (paradoxe, problème, enjeux) Construire un plan détaillé rendant compte d’une pensée qui progresse vers une réponse au problème. A faire à la maison et m’envoyer votre proposition. 

Exercice 12 : Sujet : La raison a-t-elle à s’occuper de l’irrationnel ? 

Exercice 13 : L’expérience peut-elle démontrer quelque chose ? 

Exercice 14 : L’interprétation est-elle affaire de choix ? A faire à la maison, pour lundi 6 juin 2016 

Exercice 15 : Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ? A faire à la maison, pour lundi 6 juin 2016

Exercice 16 : L’esprit dépend-il de la matière ? A faire à la maison, pour lundi 6 juin 2016


Révision BAC 2016 : L’étude philosophique d’un texte philosophique

La méthode par la pratique

 Exercice 17 : Faire le travail préparatoire des 3 textes suivants (le texte 1 en classe et les 2 autres à la maison pour lundi 6 juin 2016) 

Texte 1

René Descartes
René Descartes 1596 -1650

Toute science est une connaissance certaine et évidente ; et celui qui doute de beaucoup de choses n’est pas plus savant que celui qui n’y a jamais pensé : il me semble même plus ignorant que lui, pour peu qu’il se soit fait une idée fausse sur quelques-unes d’entre elles. Il vaut donc mieux ne jamais étudier plutôt que de s’occuper d’objets si difficiles que, ne pouvant distinguer le vrai du faux, on soit obligé d’admettre pour certain ce qui est douteux, attendu qu’en ce cas il y a moins d’espoir d’accroître sa science que de risque de la diminuer. Ainsi, par cette règle, nous rejetons toutes les connaissances qui ne sont que probables, et nous décidons qu’il ne faut donner son assentiment qu’à celles qui sont parfaitement connues et dont on ne peut douter. (…) Nous voyons donc que, sur tout ce qui ne donne lieu qu’à des opinions probables, il est impossible d’acquérir une connaissance parfaite, parce que nous ne pouvons sans présomption espérer de nous-mêmes plus que les autres n’ont fait, en sorte que, si notre raisonnement est juste, il ne reste de toutes les sciences déjà connues que l’arithmétique et la géométrie, auxquelles l’observation de cette règle nous ramène. »

Descartes, Règles pour la direction de l’esprit

 

Texte 2

On ne peut arriver à l’objectivité qu’en exposant d’une manière discursive et détaillée une méthode d’objectivation. Mais cette thèse de la démonstration préalable que nous croyons être à la base de toute connaissance objective, combien elle est évidente dans le domaine scientifique ! Déjà l’observation a besoin d’un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision, de sorte que ce n’est jamais la première observation qui est la bonne. L’observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d’observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l’immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Naturellement, dès qu’on passe de l’observation à l’expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes parts la marque théorique.

Gaston Bachelard, Le Nouvel Esprit scientifique

Texte 3

Nietzsche
Nietzsche 1844-1900

À tout prendre, les méthodes scientifiques sont un fruit de la recherche au moins aussi important que n’importe quel autre de ses résultats ; car c’est sur l’intelligence de la méthode que repose l’esprit scientifique, et tous les résultats de la science ne pourraient empêcher, si ces méthodes venaient à se perdre, une recrudescence de la superstition et de l’absurdité reprenant le dessus. Des gens intelligents peuvent bien apprendre tout ce qu’ils veulent des résultats de la science, on n’en remarque pas moins à leur conversation, et notamment aux hypothèses qui y paraissent, que l’esprit scientifique leur fait toujours défaut : ils n’ont pas cette méfiance instinctive pour les aberrations de la pensée qui a pris racine dans l’âme de tout homme de science à la suite d’un long exercice. Il leur suffit de trouver une hypothèse quelconque sur une matière donnée, et les voilà tout feu tout flamme pour elle, s’imaginant qu’ainsi tout est dit. Avoir une opinion, c’est bel et bien pour eux s’en faire les fanatiques et la prendre dorénavant à cœur en guise de conviction. Y a-t-il une chose inexpliquée, ils s’échauffent pour la première fantaisie qui leur passe par la tête et ressemble à une explication ; il en résulte continuellement, surtout dans le domaine de la politique, les pires conséquences. C’est pourquoi tout le monde devrait aujourd’hui connaître à fond au moins une science ; on saurait tout de même alors ce que c’est que la méthode, et tout ce qu’il y faut d’extrême circonspection.

NietzscheHumain, trop humain,

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